La psychologie de la pensée de l'école de Würzburg – Analyse d'un cas de marginalisation

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2008

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Janette Friedrich, « La psychologie de la pensée de l'école de Würzburg – Analyse d'un cas de marginalisation », L'Homme & la Société, ID : 10670/1.hqpp7e


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Tantôt écartée et réfutée, tantôt redécouverte comme précurseur des sciences cognitives et de la psychologie phénoménologique, l’école de Würzburg présente un cas exemplaire de la réception sélective des idées psychologiques en fonction de leur utilité pour les débats ultérieurs. Au centre de l’analyse se trouve la méthode de l’introspection sur laquelle se fondait le dispositif de recherche à Würzburg. Dans un premier temps, ce dispositif est présenté et la critique, formulée aussitôt par Wilhelm Wundt, est rapportée et discutée. Dans un deuxième temps, il sera montré que la controverse autour de l’introspection en cache une autre, souvent oubliée, concernant l’objet de la psychologie. Au lieu de supposer que les phénomènes psychiques fonctionnent à l’intérieur de la conscience, que ce soit d’une manière non consciente, réfléchie ou connaissable, Karl Bühler (1907, 1908) notamment, affirme que leur existence est à rechercher dans des relations que le sujet pensant entretient avec le monde, ou comme il le dit aussi, dans une pensée présente ou actuelle du monde.

Insofar as it was sometimes abandoned and rejected, and afterwards rediscovered as forerunner of cognitive sciences and phenomenological psychology, the Würzburg School is a typical case of how selective reception of psychological ideas is governed just by the purpose of further applications in new debates. The main topic in my analysis is the methodology of introspection, which is the basis of the Würzburg research framework. In the first part, I will present both this methodology and the criticism formulated against it by Wilhelm Wundt, which I will discuss in detail. In a second part, I will show how behind the dispute about introspection, there is an often neglected discussion about the very object of psychology. Here I will focus mainly on Karl Bühler’s position (1907, 1908). He opposes the assumption according to which psychical phenomena function in consciousness in any case, independently of the fact that their way of functioning is aware, reflected or knowable. On the contrary, he affirms that the existence of psychical phenomena cannot but be in the relation that the thinking subject constitutes with the world or — as he says elsewhere — in a thought that is actual or present to the world.

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