22 janvier 2024
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Francesco Fronterotta, « Lire une œuvre fragmentaire : », Presses universitaires de Liège, ID : 10670/1.hth4c7
L’article vise à explorer comment le fr. 52 D.-K. d’Héraclite fut utilisé dans la compétition religieuses de l’Antiquité tardive entre païens et chrétiens. Après avoir discuté un passage de Lucien de Samosate qui montre les controverses qui existaient à l’époque romaine autour du fragment héraclitéen, le texte propose une mise en contexte du fragment qui est cité dans un traité antihérétique du début du iiie siècle de notre ère ; l’auteur de l’Elenchos veut démontrer que les origines de l’hérésie de Nöet se trouvent moins dans les enseignements du Christ que dans les doctrines d’Héraclite. Ensuite, on analysera la réflexion sur le rapport entre jeu et enfance proposée par Clément d’Alexandrie dans son traité Le Pédagogue, où l’on évoque le même fragment héraclitéen. Si l’auteur de l’Elenchos utilisait les fragments d’Héraclite pour discréditer un groupe de chrétiens, celui des évêques de Rome, Zéphyrin et Calliste, Clément montre la ressemblance entre le dieu de la bible et le dieu d’Héraclite. À la fin de ce parcours, on remarquera que le fragment 52 D.-K. devient une arme dans les concurrences religieuses des iiie-ive siècles de notre ère.