1200 Tableaux à la seconde

Résumé Fr

Les premiers spectateurs des films des frères Lumière étaient fascinés par le mouvement qui semblait s’emparer du tableau formé par l’écran ; dans le cadre fixe, la surface de l’eau s’animait, les feuilles des arbres se mettaient à frémir, on pouvait éprouver la densité de l’air. Cet émerveillement devant ce qui bouge n’a sans doute pas duré longtemps et n’affecte plus personne aujourd’hui. Il y a pourtant une plasticité du mouvement en soi, dont on trouve une manifestation particulière dans les cinémas faits à la main. Ce qui peut apparaître totalement obsolète a paradoxalement trouvé un nouveau développement avec les dispositifs numériques, qui interfèrent ici avec des sensibilités matérielles. De manière concrète, cela suppose un cinéma conçu à partir de l'image fixe et non à partir de la séquence ; la peinture, le tableau, constituent de ce fait l’archive du film, sa matrice invisible. Le fait pictural s’inscrit dans un hors-champ, où s’établisssent des strates fusionnant sous la forme de tableaux-temps. Il s’agit ainsi d’interroger les pratiques contemporaines relevant l’exercice de la peinture dans un contexte qui lui est a priori étranger ; ce n’est pas le « dessin animé » dans sa forme cinématographique qui est en question, mais bien le déplacement singulier d’une dynamique dans une autre.

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