2014
Cairn
Valentine Trépied, « La médicalisation pour souffrance psychique des comportements déviants : Étude de cas entre deux Ehpad, public et privé », Retraite et société, ID : 10670/1.huhb7g
Dans les Ehpad, les taux de dépression et de troubles anxieux des personnes âgées sont importants. Nous étudierons dans cet article la médicalisation du comportement déviant des résidents. Comment le personnel arrive-t-il à caractériser une personne âgée avec un comportement déviant en « souffrance psychique » ? Une fois le diagnostic d’une maladie posé, comment intervient le traitement médical ? Cette étude s’appuie sur des enquêtes qualitatives menées au sein de deux Ehpad, l’un appartenant au secteur public et l’autre au secteur privé à but non lucratif. La comparaison permet de révéler au sein des deux établissements une certaine homogénéité dans la catégorisation des troubles désignés comme de la souffrance psychique. Cette catégorie médicale est utilisée par le personnel pour désigner leur désarroi et leur impuissance face à des résidents qui adoptent des comportements déviants. Cependant, le traitement médical est largement différencié entre les deux établissements. Le premier (Ehpad public) a plus souvent recours à une externalisation des soins et un transfert des personnes âgées vers un service hospitalier spécialisé alors que le second (Ehpad privé à but non lucratif) organise les soins au sein même de son établissement.