16 juin 2017
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Yui Kurihara, « Les énoncés nominaux en français au regard du japonais », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.hvqdjx
Le travail présenté dans cette thèse traite les séquences nominales en français écrit employées seules en dehors des énoncés verbaux, munies cependant d’une référence au monde. Dans le but d’apporter un nouvel éclairage sur de telles séquences nominales, traitées traditionnellement dans le cadre de la phrase, i.e. d’une relation prédicative entre deux termes, nous les appelons énoncés nominaux et adoptons la perspective de la grammaire japonaise qui n’est que partiellement influencée par la logique occidentale. Dans la théorie des Jutsu-tai/ Kan-tai (énoncés verbaux/ énoncés nominaux) de YAMADA Yoshio 山田孝雄 (1936), l’un des précurseurs de la grammaire japonaise, à laquelle nous recourons particulièrement, l’énonciation nominale s’explique, et ainsi s’oppose à l’énonciation verbale, par son mode d’embrayage particulier ; alors que la référence au monde des Jutsu-tai (énoncés verbaux) se définit au plan sémantico-syntaxique par la présence d’un verbe saturé et conjugué, les Kan-tai, les énoncés composés d’une séquence nominale qui n’a en soi aucune prédilection pour une fonction syntaxique spécifique, acquièrent leur énonçabilité en énonciation, par le mode même de l’énonciation. Ce mode, « Yobikake shij-suru yôtai (mode de désigner par appellation) » (YAMADA), que nous traduisons plutôt « désignation in situ », se caractérise par la mise en relation in situ entre l’énonciateur et l’entité désignée par la séquence nominale. Ce qui distingue l’énonciation nominale d’avec l’énonciation verbale qui n’est autre chose qu’une mise en relation prédicative entre deux termes du même niveau sémantico-syntaxique.