Explaining survival : the hierarchy of persecution and the Jews of the department of Vaucluse, 1933-1945 Expliquer la survie : la hiérarchie de la persécution et les Juifs du département de Vaucluse, 1933-1945 En Fr

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29 octobre 2019

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Adrien Dallaire, « Expliquer la survie : la hiérarchie de la persécution et les Juifs du département de Vaucluse, 1933-1945 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.hxaylf


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Résumé En Fr

How three-quarters of the Jews of France survived the Holocaust has long been a subject of debate between historians. After the war, top Vichy officials sought to frame their participation in the persecution of the Jews in the best light possible and were amongst the first to articulate what came to be known as the “shield thesis.” The Vichy Regime, so the argument went, had served as a shield against the worst of the German demands regarding the Jews, which had the happy result of saving thousands of them—and, in particular, those of French origin—from destruction. This thesis was subsequently advanced by some of the most prominent scholars in the field, who tended to rally around one of its central tenets: the “French-foreign dichotomy,” the argument according to which the Vichy authorities pragmatically sacrificed the foreign Jews in order to preserve the French Israélites. This dissertation challenges what has become the framework for understanding the Holocaust in France, by examining the lives of the Jews of a small, rural department in south-east France through the prism of quantitative prosopography. It argues that, through its repeated appeals to the “French-foreign dichotomy,” the historiography has overemphasized one factor for explaining the fate of the Jews in France during the war, by bringing together very different individuals into two artificially homogeneous groups, thereby inadvertently obscuring other, more important differences between them. This dissertation shows that there was, indeed, a hierarchy between the Vauclusian Jews, but not one narrowly defined by nationality or country of origin. This hierarchy, moreover, evolved throughout the war and was at times one of persecution or of privilege. In the end, it was this hierarchy—underpinned by a confluence of personal, geographical and temporal forces—that enabled the majority of the 2,826 Jews of the Vaucluse to make it through the war intact.

La survie des trois quarts des Juifs de France lors de la Shoah fait depuis longtemps l'objet de débats entre historiens. Après la guerre, certains hauts dirigeants de Vichy tentèrent de présenter leur rôle dans la persécution des Juifs sous le meilleur jour possible et furent parmi les premiers à articuler ce qui devint la « théorie du bouclier ». Le régime de Vichy, affirmait-t-on, servit de bouclier contre le pire des exigences allemandes à l'égard des Juifs, ce qui permit d'épargner des milliers de Juifs—et, en particulier, ceux d'origine française—de la mort. Cette thèse fut ultérieurement reprise par certains des plus éminents chercheurs dans le domaine, qui tendaient à se rallier à l'un de ces principaux arguments : la « dichotomie franco-étrangère », l'idée selon laquelle les autorités de Vichy sacrifièrent de manière pragmatique les Juifs étrangers afin de préserver les Israélites de souche. Cette thèse de doctorat remet en question ce qui est devenu la manière de concevoir la Shoah en France, en examinant la vie des Juifs d'un département rural au sud-est du pays à travers le prisme de la prosopographie quantitative. Elle soutient que, en raison de ses appels répétés à la « dichotomie franco-étrangère », l'historiographie a surestimé l'importance d'un facteur pour expliquer le sort des Juifs en France durant la guerre, en regroupant des individus fort différents en deux groupes artificiellement homogènes, qui, ce faisant, eut l'effet d'obscurcir bon nombre d'autres, plus importantes différences entre ces mêmes individus. Cette thèse montre qu'il y eut, effectivement, une hiérarchie entre les Juifs vauclusiens, quoiqu'une non seulement définie par la nationalité ou le pays d'origine. Cette hiérarchie évolua au cours de la guerre et fut par moment une de persécution ou de privilège. Au final, ce fut cette hiérarchie—et les facteurs personnels, géographiques et temporels sur lesquels elle reposait— qui permit à la majorité des 2 826 Juifs du Vaucluse de survivre à la guerre.

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