CSR perceived as an imaginary object caught in a dynamic of substitutional training: An exemplary illustration of the ideological performativity of management La RSE perçue comme un objet imaginaire pris dans une dynamique de formation substitutive: Une illustration exemplaire de la performativité idéologique du management En Fr

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1 avril 2021

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Résumé En Fr

Our culture is based on a triple mutilation: a separation between culture and nature, an ignorance of life and a perception of the human being through the prism of a dualistic anthropological paradigm (which means that the human being is understood as composed of a body and a soul, made up of a mind and a psyche). These paradigmatic choices are at the origin of an abysmal fear and a feeling of lack that become founding and structuring elements of our society, which tries by all means to provide adapted responses. The modern project thus promised us to become the master and possessor of nature. Its failure has plunged us into a blind and exhausting hypermodernism.These responses seem to be of two kinds: firstly, material, through the transformation and unlimited exploitation of a limited nature broken down into resource-objects; secondly, imaginary, through the creation of a parallel world that attempts to satisfy egos through false noses and make-up. They result in the destruction of our environment while rendering us totally incapable of fully understanding what is going on.Freud observed that our culture was caught in a struggle between the life and death drives. Death drives dominate today, pushing us inexorably towards self-destruction. Faced with the approaching abyss, our first response seems to be denial or half measures.In this respect, CSR is an exemplary management theory: it acts as an illusory safety valve to close the lid on our rising anguish. CSR is a poor managerial concept, a ready-to-think and ready-to-deploy technique, which relies on the same shortcomings as management and only results in reinforcing the problems. The ideological performativity that it operates contributes to giving us the illusory feeling that we are doing something that allows us to respond to the issues of our time, giving us a good conscience, but contributing on the contrary to maintain our illusions and to hide the fruits of our choices. Phenomenology, ethics and psychoanalysis seem to be potential keys that offer us new perspectives for understanding our dying world and for discerning ways out and alternative postures.

Notre culture est fondée sur une triple mutilation : une séparation entre culture et nature, une ignorance de la vie et une perception de l’humain à travers le prisme d’un paradigme anthropologique dualiste (ce qui signifie que l’humain se comprend comme composé d’un corps et d’une âme, fait d’un mental et d’une psyché). Ces choix paradigmatiques sont à l’origine d’une peur abyssale et d’un sentiment de manque qui deviennent des éléments fondateurs et structurants de notre société qui tente par tous les moyens d’y apporter des réponses adaptées. Le projet moderne nous promettait ainsi de devenir comme maître et possesseur de la nature. Son échec nous a plongé dans un hypermodernisme aveugle et épuisant.Ces réponses semblent de deux ordres : matériel, via la transformation et l’exploitation sans limite d’une nature limitée décomposée en ressources- objets ; imaginaire ensuite, via la création d’un monde parallèle qui tente de satisfaire les egos à travers des faux nez et du fard. Elles aboutissent à la destruction de notre environnement tout en nous rendant totalement incapables de bien comprendre ce qui se passe.Freud avait constaté que notre culture était prise dans un combat entre la pulsion de vie et celle de mort. Les pulsions de mort dominent aujourd’hui, nous poussant inexorablement vers notre autodestruction. Face au gouffre qui se rapproche, notre première réponse semble être le déni ou les demi-mesures.A ce titre la RSE est une théorie de gestion exemplaire : elle agit comme une soupape de sécurité illusoire devant permettre de refermer le couvercle de notre angoisse montante. La RSE est un concept managérial pauvre, une technique prêt-à-penser et prêt-à-déployer, qui repose sur les mêmes travers que le management et n’aboutit qu’à renforcer les problèmes. La performativité idéologique qu’elle opère contribue à nous donner le sentiment illusoire que nous faisons quelque chose nous permettant de répondre aux enjeux de notre temps, nous donnant une bonne conscience, mais contribuant au contraire à maintenir nos illusions et à masquer les fruits de nos choix. La phénoménologie, l’éthique et la psychanalyse semblent être des clefs potentielles nous offrant de nouvelles perspectives de compréhension de notre monde agonisant et de discerner des pistes de sortie et des postures alternatives.

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