2009
Cairn
Françoise Askevis-Leherpeux et al., « Dès 5 ans, les filles rejettent l’obésité », Enfance, ID : 10670/1.hyjsp6
Cette étude avait pour objectif majeur de tester l’hypothèse d’une asymétrie de genre dans la stigmatisation de l’obésité chez des jeunes enfants. Elle avait aussi pour objectif de tester si, dès ce jeune âge, l’obésité est associée à une perception de responsabilité (perception des causes) et de contrôlabilité (perception des solutions).On a demandé à des filles et des garçons, âgés de 5 et 6 ans, de ranger par ordre de préférence décroissante six dessins représentant des filles et des garçons variant en corpulence (maigre, obèse et intermédiaire). Puis on leur a demandé de répondre à un questionnaire mesurant leurs perceptions des causes et des solutions.Les résultats confirment que le rejet des enfants obèses, de même sexe ou de sexe opposé, est plus marqué de la part des filles que des garçons. Ils montrent également que, si garçons et filles penchent vers des explications internes de l’obésité, seules les filles soulignent que l’obésité est contrôlable. Elles ajoutent que faire du sport peut être une solution efficace.Ainsi, dès ce très jeune âge, la stigmatisation de l’obésité traduit une asymétrie de la catégorisation de genre. Les filles, particulièrement sévères à l’égard de leurs pairs obèses, pensent que l’obésité peut se maîtriser et semblent avoir internalisé les standards normatifs de la beauté féminine.