2005
Cairn
Rivon Krygier, « Le chabbat de Jésus », Recherches de Science Religieuse, ID : 10670/1.hytvf4
Depuis la littérature chrétienne patristique, mais aussi et souvent encore, moderne, il est un lieu commun de l’exégèse de montrer en quoi « l’accomplissement de la Loi » par Jésus devait se traduire par l’abolition pure et simple de ses rites, en particulier du Chabbat qui devait être remplacé par le « huitième jour » (le Dimanche). Or, il est aujourd’hui notable que rien de tel ne fut jamais avancé explicitement par Jésus qui se rendait régulièrement à la synagogue le Chabbat, y enseignait et « montait à la Tora ». Le seul véritable point d’ancrage permettant d’affirmer le déni du Chabbat par Jésus repose sur un fait qui, il faut bien l’admettre, est incontournable : à diverses occasions, il le « transgresse » délibérément. La thèse du Rabbin Krygier est que pour les évangélistes euxmêmes, Jésus ne rompt pas le Chabbat pour manifester l’inanité de son observance, mais pour subvertir l’ordre des priorités, en l’occurrence, privilégier le salut des personnes dont il se veut l’agent et le garant.