Les oiseaux du Pléistocène de Corse et de quelques localités sardes. Écologie, évolution, biogéographie et extinctions

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2002

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Antoine Louchart, « Les oiseaux du Pléistocène de Corse et de quelques localités sardes. Écologie, évolution, biogéographie et extinctions », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, ID : 10670/1.hzz6v8


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Résumé En Fr

The Pleistocen birds of Corsica, with some sardinian localities. Ecology, evolution, biogeography and extinctions Recent excavations in the Pleistocene of Corsica have led to a very important improvement in the knowledge of birds. Two main sites are of major concern here. First La Coscia Cave (Macinaggio, Haute-Corse), comprises mainly Upper Pleistocene, Early Würm, deposits (ca. 60 000 BP) ; it is situated north on the Corsican Cape. The Castiglione deposits (Oletta, Haute-Corse) are in tectonic fissures, and comprise three groups of fillings of different ages : Cast 1 - Late Middle Pleistocene, Cast 3 CG s.l. - Earlier Middle Pleistocene, and Cast 3 PL s.l. - Latest Pleistocene to Early Holocene. Their study reveals a greater richness than the extant, comprising extant taxa still living on the island, extant taxa vanished from the island (eighteen for Corsica and nine for Sardinia), and completely extinct taxa, endemic or not, some being new. A total of 57 taxa are identified for the corso-sardinian Middle Pleistocene, and 126 for the Upper Pleistocene. The new taxa are : Aquila nov. sp., Aquila chrysaetos nov. ssp. and Turdus nov. sp., all three soon being published, as well as the following taxa, described herein : Falco peregrinus cyrneus, Tyto balearica cyrneichnusae, Pyrrhocorax graculus castiglionis and P. pyrrhocorax macrorhynchos. The study allows numerous updatings in the systematics, some modified diagnosis, and the highlighting of new osteological criteria of identification. Among the hypothesis that one can propose to account for the faunal turnovers observed between the Pleistocene and the Holocene, the most recurring is the climatic warming and the change in landscapes, with the disappearance of the steppe or steppe-tundra. The level of endemism appears to have been higher than today in Corsica. The endemic extinct taxa give some clues about parameters of ancient Corsica, and more generally about insular evolution in birds. One of the most particular and important aspects of the Middle Pleistocene Corsica regarding these phenomena is the richness of its Carnivores. Implications regarding environment, climate, and biogeography are also highlighted, site by site and more globally. Some chronological and biogeographical updatings and details are provided as regards extinct or extant taxa, at diverse scales, from Corsica to Europe. Explanations are proposed to account for the extinctions. Man doesn’t seem to have played a preponderant role here, contrary to what is known of contemporary mammalian extinctions on the Mediterranean islands, and also contrary to contemporary bird extinctions on oceanic islands.

Des fouilles récentes dans le Pléistocène de Corse ont considérablement augmenté le registre connu d’oiseaux. Deux principaux sites concernent les oiseaux. Il s’agit d’une part de la grotte de la Coscia (Macinaggio, Haute-Corse), qui comprend principalement des dépôts datés du Würm ancien (~ 60 000 ans BP) ; elle est située à l’extrémité septentrionale du Cap Corse. Les dépôts de Castiglione (Oletta, Haute-Corse) quant à eux, forment trois groupes, d’âge différent : Cast 1 - Pléistocène moyen récent, Cast 3 locus CG s.l. - Pléistocène moyen plus ancien, et Cast 3 locus PL s.l. - Pléistocène terminal à début Holocène. Leur étude révèle une richesse supérieure à l’actuelle, comprenant des taxons actuels encore présents sur l’île, des taxons actuels disparus de l’île (dix-huit pour la Corse et neuf pour la Sardaigne), et des taxons complètement éteints, endémiques et non endémiques, certains étant nouveaux. Au total 57 taxons sont déterminés pour le Pléistocène moyen corso-sarde, et 126 pour le Pléistocène supérieur. Les taxons nouveaux sont : Aquila nov. sp., Aquila chrysaetos nov. ssp. et Turdus nov. sp., tous trois prochainement publiés, ainsi que les taxons suivants ici décrits : Falco peregrinus cyrneus, Tyto balearica cyrneichnusae, Pyrrhocorax graculus castiglionis et P. pyrrhocorax macrorhynchos. L’étude permet de nombreuses mises à jour systématiques, des diagnoses émendées, et la mise en évidence de critères de détermination ostéologiques inédits. Parmi les hypothèses que l’on peut envisager pour expliquer les changements fauniques entre le Pléistocène et l’Holocène, le plus récurrent est le réchauffement du climat et le changement de paysage, avec la disparition de la steppe ou toundra-steppe. L’endémisme se révèle avoir été plus élevé qu’aujourd’hui en Corse. Les taxons endémiques éteints renseignent par leur évolution sur certains paramètres de la Corse dans le passé, et sur les phénomènes d’évolution insulaire en général chez les oiseaux. L’un des traits particuliers et importants de la Corse au Pléistocène moyen par rapport à ces phénomènes est sa richesse en Carnivores. Des implications paléoenvironnementales, paléoclimatiques, et paléobiogéographiques, sont soulignées également, site par site et plus globalement. Des précisions et mises à jour chronologiques et biogéographiques, concernant des taxons actuels ou éteints, sont apportées à différentes échelles, de la Corse à l’Europe. Enfin, des causes plus ou moins générales aux phénomènes d’extinction sont proposées. L’homme ne semble pas avoir joué de rôle prépondérant ici, contrairement aux extinctions contemporaines de mammifères des îles méditerranéennes, et contrairement aussi aux extinctions contemporaines d’oiseaux dans les îles océaniques.

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