2012
Cairn
Thérèse De Hemptinne et al., « Les actes urbains, témoins d'une conscience identitaire : Instruments de décision politique et de contrôle social en Flandre, à Gand en particulier (XIVe-XVe siècles) », Histoire urbaine, ID : 10670/1.i02h0z
Les actes urbains dont il est question dans cet article sont les documents reçus ou dépêchés conservés dans les archives des villes du comté de Flandre au bas moyen-âge. À Gand en particulier, ils témoignent de la volonté des magistrats urbains de préserver et d’utiliser à bon escient la mémoire des actes politiques, économiques et juridiques qui ont marqué leurs relations avec d’autres pouvoirs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la ville. Instruments d’émancipation politique mais aussi régulateurs des relations avec le pouvoir comtal, les keuren du XIIe siècle sont des éléments de la construction d’une identité urbaine, colorée de particularisme. Quant aux actes échevinaux de juridiction gracieuse, établis par des bureaux différents selon le rang social des intéressés, ils témoignent de l’importance de l’écrit pour l’établissement et le maintien de l’autorité des échevins dans la ville et son quartier et pour l’entretien de la paix sociale. Les comptes des villes ont vu le jour pour répondre au vœu du prince de contrôler leurs finances à des fins fiscales, mais ils sont aussi le reflet des aspirations du commun à plus de transparence dans la gestion des échevins. Les documents issus de la pratique judiciaire laissent voir que de larges groupes de population urbaine avaient accès aux différents niveaux de juridiction pour défendre leurs droits et intérêts. L’article montre que la mémoire administrative a été construite et utilisée par les autorités urbaines à différentes époques et pour des raisons différentes selon les milieux dont elles étaient issues et les objectifs politiques qu’elles avaient en vue.