2002
Cairn
Philippe Robert-Demontrond et al., « La domestication biotechnologique de l'humain », Revue internationale de psychosociologie, ID : 10670/1.i0icln
L’orée d’une économie de l’information signifie celle d’une nouvelle « ère héroïque » pour les salariés. Nouvelle en ce que, régulièrement, l’expression est reprise dans les écrits, scientifiques ou non, qui visent à déterminer, de période en période, l’esprit des temps industriels – s’agissant alors d’énoncer l’idée qu’il est décidément trop d’exigences pesant sur l’humain, définitivement trop humain. Ce en quoi, finalement, la modernité paraît inhumaine. Ce qui pose problème ; problème face auquel deux grands types de solutions sont envisageables, dans leurs formes extrêmes : l’une consistant à œuvrer à l’adaptation des conditions de travail aux possibilités de l’humain, et l’on a là l’essence de la démarche ergonomique, plaçant l’homme au cœur du système économique et œuvrant à l’aménagement de son environnement ; l’autre consistant au contraire à s’inquiéter des insuffisances de l’humain pour le transformer, et l’on a là l’essence de la démarche bio-ingénierique, déplaçant l’homme à la périphérie du système économique. Cette approche, à statut paradigmatique, n’est pas marginale. Ces contours essentiels sont ici tracés, afin d’explorer les principaux enjeux posés.