septembre 1997
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Barbara Morovich, « Gens de Dieu : essai comparatif des figures prophétiques en Afrique de l'Est », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.i0yjp8
Dans le panorama des croyances de la modernité, la croissance des églises indépendantes africaines, le travail syncrétique et la prolifération des prophétismes urbains constituent l'itinéraire des idiomes religieux des sociétés anciennes, la contribution africaine à l'histoire des religions du Livre, mais aussi des créations nouvelles. Ces religions africaines sont « modernes » par excellence dans le sens où, historiquement, elles sont récentes mais elles puisent leurs racines dans une complexité religieuse et culturelle dont l'importance est désormais reconnue par les chercheurs (Amselle & M'Bokolo, 1985 ; Chrétien, 1993 ; Anderson & Johnson & Anderson 1995). En considération de leur actualité, nous estimons ces formes religieuses « en train de se faire » plus que d'autres, caractérisées par une orthodoxie et une fixité plus fortes. Néanmoins, en raison de leur historicité, nous voulons souligner l'importance des parcours qui les a produites. Jadis, l'effervescence religieuse africaine du XXe siècle a été expliquée comme une résonance à des temps de crise. La prolifération des figures religieuses avec des connotations politiques - prophètes, devins, mediums - et la multiplication de mouvements religieux, étaient vus en réponse au colonialisme et interprétés comme embryons de nationalismes. Bien que l'interprétation qui lie l'éclosion de certaines formes religieuses à la « situation coloniale » (Balandier, 1955) reste, par certains aspects, encore actuelle, elle est insuffisante parce qu'elle ne comprend pas l'importance des formes religieuses précoloniales.