« Inviter la poésie au sein de l’espace public parce qu’elle s’ennuie dans les livres »: L’Atelier des Déplacements Littéraires de Karelle Ménine

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12 juin 2023

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Virginie Tahar, « « Inviter la poésie au sein de l’espace public parce qu’elle s’ennuie dans les livres »: L’Atelier des Déplacements Littéraires de Karelle Ménine », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.i19ly8


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En 2015, l’artiste franco-suisse Karelle Ménine a créé, en collaboration avec le designer-typographe Ruedi Baur, un poème de dix kilomètres de long, intitulé « La Phrase », parcourant la ville belge de Mons, qui était alors capitale européenne de la culture. Cette performance inaugurale a ouvert la voie à toute une série d’expériences d’écriture littéraire dans l’espace public de différentes villes, en Suisse, en Belgique, en France mais aussi à Ouagadoudou, au Burkina Faso. Ces expériences d’écriture hors du livre, qui relèvent du champ d’étude de ce qu’Olivia Rosenthal et Lionel Ruffel nomment la « littérature exposée », s’inscrivent dans ce que Karelle Ménine appelle son « Atelier des Déplacements Littéraires » (abrévié A.De.Litt). Nous souhaitons dans cet article étudier la démarche de cet atelier singulier en nous appuyant sur deux de ces projets – « La Phrase » et « Voyages entre les langues » en Suisse – présentant l’avantage d’avoir fait l’un et l’autre l’objet d’un livre qui permet non seulement de visualiser une partie importante des œuvres, mais aussi d’accéder à différents textes éclairant leurs enjeux. Si les mots sont omniprésents dans nos espaces urbains – dans la signalétique et la publicité notamment – le texte littéraire, qui n’a pas de fonction utilitaire immédiate, y est en revanche beaucoup plus rare. Nous interrogerons dans cet article ce que ce déplacement de la littérature dans l’espace public fait à la littérature mais aussi à la ville. Nous montrerons notamment que ces deux œuvres, très ancrées dans leur contexte de création, ont en commun de chercher à visibiliser le patrimoine et le matrimoine littéraire local, mais aussi de jouer de manière créative avec les différentes contraintes de l’espace urbain. Nous interrogerons pour finir la portée politique de ce geste artistique original qui permet de confronter chaque citoyenne et citoyen, quelle que soit son origine, à des textes littéraires qu’ils et elles n’auraient parfois jamais rencontrés autrement.

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