Usages du "populisme de gauche" dans le champ des partis politiques français

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Laurent Olivier, « Usages du "populisme de gauche" dans le champ des partis politiques français », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.3917/civit.047.0131


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Résumé En Fr

The phenomenon of populism, which has been widely studied by the social sciences, is also put to activist, normative and often disqualifying use. As a result, it becomes an instrument of confrontation. In this agonistic context, populism is often an expression of the extreme right, the "neither right nor left" (M5S in Italy and "Gilets jaunes" in France), and suggests a violation of classical party divisions and structures and of the institutionnal consensus. A "left-wing populism" has emerged, asserting a post-Marxist ideology and philosophy while challenging the routine political order and legitimising alternative party pratices and structures. Here, we analyse the reception of "left-wing populism" arguments through extracts from the writings of its theoreticians, combinations of academic and ideological language, including Chantal Mouffe and Ernesto Laclau. We go on to show that certain movements and parties, including LFI in France, have shaped an identity as advocates of left-wing populism by appropriating these arguments and claiming to be "populist". Finally, external perspectives on the part of competing parties highlight partisan criticism of the populist left. Hence, we shed light on a discursive strategy of delegitimisation, expressed in particular by the idea of a "objective alliance of populists" from the extreme right and extreme left. By doing so, the study reveals the social construction and partisan uses of this concept, as well as their limitations.

Le phénomène du populisme, largement étudié par les sciences sociales, fait aussi l'objet d'un usage militant et normatif, souvent disqualifiant. Il devient alors un instrument d'affrontement. Dans ce contexte agonistique, le populisme renvoie souvent à l'extrême droite, au "ni droite ni gauche", (M5S en Italie, Gilets jaunes en France) et suggère une transgression des clivages et des structures partisanes classiques et du consensus institutionnel. Un "populisme de gauche" a émergé, revendiquant un contenu idéologique et philosophique postmarxiste tout en contestant l'ordre politique routinier et en légitimant des pratiques et structures partisanes alternatives. On analyse ici la réception des thèses du "populisme de gauche" à travers les lectures de ses théoriciens, se situant entre langage savant et langage idéologique, tels Chantal Mouffe et Ernesto Laclau. On montre ensuite que certains mouvements ou partis, notamment LFI en France, ont produit une identification partisane au populisme de gauche en s'appropriant ces thèses et en se revendiquant "populistes". Enfin, le regard extérieur porté par les partis concurrents révèle les critiques partisanes contre la gauche populiste. On met ainsi au jour une stratégie discursive de délégitimation, exprimée notamment par l'idée d'une "alliance objective des populistes" d'extrême-droite et d'extrême-gauche. L'étude révèle ainsi la construction sociale et les usages partisans de ce concept, ainsi que leurs limites.

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