Trois versions de l’individualisme méthodologique à l’aune de l’épistémologie

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2020

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Nathalie Bulle, « Trois versions de l’individualisme méthodologique à l’aune de l’épistémologie », L'Année sociologique, ID : 10670/1.i2kypo


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À partir de la mise en lumière de leurs divergences épistémologiques, trois interprétations de l’individualisme méthodologique (IM) sont distinguées : la version « constitutive », la version « minimaliste », et la version « réductionniste ». La première, originellement théorisée par Max Weber, demande que les phénomènes sociaux soient expliqués sur la base d’une interprétation « compréhensive » (en général rationnelle) du sens subjectif des actions individuelles. La seconde, fondée sur une conception vaste de l’action individuelle, s’oppose essentiellement au mauvais usage des concepts collectifs. Elle tend à ne trouver qu’une justification ontologique sans légitimité méthodologique, si ce n’est dans le parti-pris empiriste des modélisations multi-agents promues par la sociologie analytique. La version réductionniste, qui domine la philosophie anglo-saxonne contemporaine, est de son côté un pur construit philosophique, fruit de l’interprétation stratifiée de la science et du monde héritée du positivisme. Il est défendu que la version constitutive, ou wébérienne, partage des prémisses avec les épistémologies actives, mettant en jeu des capacités ou pouvoirs causaux aux propriétés transsituationnelles. L’anthropologie de la connaissance d’Émile Meyerson permet d’en offrir une justification ultimement non métaphysique.

Once light has been shed on their epistemological differences, three interpretations of methodological individualism (MI) can be distinguished: the “constitutive” version, the “minimalist” version and the “reductionist” version. The first, originally theorized by Max Weber, requires that social phenomena should be explained based on a (generally rational) interpretation of the subjective meaning of individual actions. The second, founded on a broad conception of individual action, is essentially opposed to the misuse of collective concepts. It tends to only find an ontological justification with no methodological legitimacy, except for that found in the empiricist bias of the agent-based modelling promoted by analytical sociology. The reductionist version, which dominates contemporary Anglo-Saxon philosophy, is for its part a pure philosophical construct resulting from the layered interpretation of science and the world inherited from positivism. It is shown that the constitutive, or Weberian, version shares its premises with active epistemologies, bringing into play capacities or causal powers with transsituational properties. Émile Meyerson’s anthropology of knowledge allows us to offer a ultimately non-metaphysical justification of this version.

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