Chronologie, intensité et diffusion des crises de mortalité en Italie: 1600-1850

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1977

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Lorenzo Del Panta et al., « Chronologie, intensité et diffusion des crises de mortalité en Italie: 1600-1850 », Population, ID : 10670/1.i39dpt


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Chronology, Intensity and Spread of Mortality Crises in Italy (1600-1850) L. Del Panta and M. Livi Bacci The mortality crises which occurred in Italy in the 1 7th and 18th centuries are rather well known to historians as regards their causes (epidemics, famines, wars), their locality and their duration, but very little quantitative information is available. In this paper we have analyzed the annual numbers of deaths of 18 towns and geographical areas (table 1) in order to fill this gap in our knowledge. As no information exists on the corresponding populations, death rates cannot be calculated and we are forced to use the absolute number of deaths. A crisis is defined as a short-term disturbance in the normal death rate. To appraise this "normal rate", we used a moving average over eleven years, removing the two years in which deaths were a maximum and the two when they were a minimum, so that the crisis period which was often followed by a reduction in the number deaths due to the smaller population -was not used in the definition of the normal rate. To define a disturbance, we multiplied this normal rate, calculated over seven years, by 1.5 for a small crisis and by 4 for a large one. This is based on the concept that a crisis reduces the size of the cohort so that it would be unable to ensure its replacement, even after exhausting all its capacity for recovery such as elimination of celibacy, reduction in the age at mariage and increase in the marital fertility rate. The reliability of the sources used must also be borne in mind, as deaths which occur in hospitals and lazar-houses are not generally included, thus underestimating the number of deaths during great plague epidemics. The absolute numbers of deaths and the corresponding "normal rates" are shown in graphs 1 to 3 for the 1 7th century, 4 to 6 for the 18th and 7 and 9 for the 19th up to 1860. Table 2 shows the relative differences in the number of "normal" deaths for the years 1575 to 1886 inclusive when, in at least one, of the fifteen zones the difference exceeds 50 % and points out known epidemics, wars and catastrophes. Three crisis were especially important in the 17th century: the plague of 1629-1631 (table 3), the typhus epidemic in 1648-1649 and the plague of 1656-1657. Table 4 provides a classification of the years in which the differences from the "normal" number were largest in either direction. The plague years are in first, third and eight position respectively and those of the typhus epidemic in the second, fifth and sixth. 1607 in the fourth position was also a typhus epidemic (Florence) and famine (Bari) year, both aspects mutually reinforcing the number of deaths. Relatively constant in the 17th century, the "normal" number of deaths increased during the 18th relatively to increase in the population. The plague disappeared gradually and smallpox became the main cause of the crises (table 5 for Verona). Yet, even in the great crisis years, the disparities from normal were far smaller than those of the 1 7th century. The spread of inoculation after 1714 might be linked to the higher frequency of smallpox as inoculated persons, not isolated, were a source of infection. The worst years, 1 709 and 1 716, were, nonetheless, years of famine (table 6). The 19th century had three main characteristics: the reduction in and disppearance of smallpox -the 1829 epidemic in Piedmont and Liguria figures in table 7-, the last typhus epidemic in 1816-1818 and the onset of cholera which, in five successive waves, caused fluctuations in the mortality of that century (tables 8 and 9). An overview is given in table 10 where for each period of 20 years from 1580 to 1860 we calculated the number of years in which the numbers of deaths noted exceed the normal, respectively by 50 % (column 4), or by two standard deviations (column 5). The results —great disturbances up to 1660, a period of relative calm up to the early 19th century when crises again became more frequent- are independent of the index selected, and confirmed by table 11 which gives the values of the coefficients of variation (standard deviation/average) for twenty-year periods for various towns. A more comprehensive description of the crises thus shown would call for the collaboration of social historians in each area under question. An appendix describes the simplified model which substantiates the thresholds adopted. The point is to apply the capacity to recover to a stable population with an expectation of life of 27 1/2 years, affected by mortality crises of growing intensity, so that the gross reproduction rate increases by 25 %. The net reproduction rate is less than 1 as soon as the reduction in the size of the cohort at age 15 is 30 %.

Chronologie, intensité et diffusion des crises de mortalité en Italie (1600-1850) L. Del Panta et M. Livi Bacci Les crises de mortalité en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècles sont assez bien connues des historiens par leurs causes (épidémies, famines, guerres), leur localisation et leur durée, mais on ne dispose guère d'informations quantitatives. Pour combler cette lacune, on a dépouillé ici les séries annuelles de décès de 18 villes et zones géographiques (tableau 1). Comme on ne dispose pas d'informations sur les effectifs correspondants des populations, on ne peut calculer des taux de mortalité et on est obligé d'utiliser le nombre absolu des décès. Une crise se définit comme une perturbation de courte durée du régime normal de mortalité. Pour chiffrer ce "régime normal", on a utilisé une moyenne mobile sur onze ans, une fois retirées les deux années maximales et les deux années minimales, pour que les crises elles-mêmes —souvent suivies par une diminution du nombre des décès due à la diminution de la population- n'entrent pas dans la définition du régime normal. Comme seuils définissant une perturbation, on a choisi une multiplication de ce régime normal ainsi calculé sur sept années, par 1,5 pour une "petite crise" et par 4 pour une "grande crise". Ces seuils partent de l'idée qu'une crise réduit l'effectif des générations de telle sorte qu'il ne leur soit plus possible d'assurer leur reproduction, même après épuisement de toutes leurs capacités de récupération telles qu'élimination du célibat, diminution de l'âge au mariage, augmentation de la fécondité des mariages. Il faut aussi tenir compte de la fiabilité des sources utilisées qui ne comprennent pas en général les décès survenus dans les hôpitaux et lazarets, donc sous- estiment le nombre des morts pour les grandes épidémies de peste. Le nombre absolu des décès et le "régime normal" correspondant font l'objet des graphiques 1 à 3 pour le XVIIe siècle, 4 à 6 pour le XVIIIe, 7 à 9 pour le XIXe, jusqu'à 1860. Le tableau 2 donne pour quinze zones la valeur de l'écart relatif du nombre de décès "régime normal" pour les années, comprises entre 1575 et 1886, où, dans une des quinze zones au moins, cet écart dépasse 50 %, et repère les épidémies, guerres et catastrophes connues. Au XVIIe siècle, trois crises sont particulièrement importantes : la peste de 1629-1631 (tableau 3), le typhus de 1648-1649 et la peste de 1656-1657. On a établi (tableau 4) un classement des années pour lesquelles les écarts à la normale prennent les valeurs, positives et négatives, les plus élevées. Les années de peste prennent les lere , 3e et 8e places, celles de typhus les 2e, 5e et 6e places. L'année 1607, 4e, est aussi une année de typhus (Florence) et de famine (Bari) qui se renforcent mutuellement. Plutôt stable au XVIIe siècle, le nombre normal des décès augmente au XVIIIe, en relation avec l'augmentation de la population. La peste disparaît peu à peu et la cause principale des crises devient la variole (tableau 5 pour Vérone). Mais même dans les années de grosses crises, les écarts à la normale restent bien inférieurs à ceux du XVIIe siècle. La diffusion de l'inoculation après 1714 pourrait être liée à cette fréquence de la variole, les personnes inoculées, donc non isolées, étant une source de contagion. Les années les plus noires, 1709 et 1 716, sont toutefois des années de famine (tableau 6). Le XIXe siècle présente trois caractéristiques principales : l'atténuation puis la disparition de la variole —l'épidémie de 1829 en Piémont et en Ligurie fait l'objet du tableau 7—, la dernière épidémie de typhus en 1816-1818 et l'apparition du choléra qui, en cinq vagues successives gouverne les fluctuations de la mortalité de ce siècle (tableaux 8 et 9). Une vue d'ensemble est présentée au tableau 10 où pour chaque période de 20 ans de 1580 à 1860 est calculé le nombre d'années où le nombre de décès observés dépasse la normale respectivement de 50 % (colonne 4) ou de deux écarts types (colonne 5). Les enseignements -fortes perturbations jusqu'en 1660, phase de tranquillité relative jusqu'au début du XIXe siècle, où la fréquence des crises redevient forte- sont indépendants de l'indicateur choisi et sont confirmés par le tableau 1 1 où figurent pour diverses villes les valeurs du coefficient de variation (écart type/moyenne) par période de vingt ans. La description plus complète des crises ainsi répétées nécessiterait la collaboration d'experts en histoire sociale de chaque zone considérée. En annexe est présenté le modèle simplifié qui justifie les seuils adoptés. Il s'agit d'appliquer à une population stable, d'espérance de vie égale à 27,5 ans, frappée par des crises de mortalité d'intensité croissante, des capacités de récupération telles que le taux brut de reproduction s'accroisse de 25 %. Le taux net de reproduction est inférieur à 1 dès que la réduction de la génération à 15 ans est égale à 30 %.

Cronología, intensidad y difusión de las crisis de mortalidad in Italia (1600-1850) L. Del Panta y M. Livi Bacci Las crisis de mortalidad que ocurrieron en Italia durante los sighs XVII y XVIII son bien conocidas en relación a sus causas (epidemias, hambras, guerras), su localización y duración, pero se dispone de escasa información acerca de su magnitud cuantitativa. Para llenar esta laguna, se han escrutado las series anuales de defunción de 18 ciudades y zonas geográficas (tabla 1). Сото по se dispone de informaciones sobre los efectivos de población correspondiente, no se pueden calcular tasas de mortalidad y por lo tanto se esta constrenido a utilizar el numero absoluto de defunciones. Definiremos como crisis de mortalidad a una perturbacio'n de corta duración del régimen normal de mortalidad. Para cuantificar este "régimen normal", se ha utilizado una media móvil de un periodo de once aňos, exclu- yendo los dos anos de mortalidad maxima y los dos ahos de mortalidad minima, para que las crisis mismas -seguidas a menudo de una disminución de las defunciones debido a la disminución de la población— no entren en la definición del régimen normal. Para définir el umbral de perturbación sobre la base del régimen normal calculado para siete anos, se han distinguido dos casos : "crisis pequenas", y en este caso el factor de multiplicaciôn es 1,5, y "crisis grandes", en que el valor del régimen normal es multiplicado por 4. Estos umbrales parten de la idea de que una crisis reduce el efectivo de las generaciones en tal forma, que no les es posible asegurar su reproducción, incluso despues de agotar todas las posibilidades de recuperación, сото : su- presión del celibato, disminución de la edad al casarse, elevación de la fecun- didad de los matrimonios. También hay que considerar la confiabilidad de las fuentes utilizadas, que en general no incluyen las defunciones ocurridas en hospitales y lazaretos y que, por lo tanto, sub-estiman el numero de muertes provocadas por las grandes epidemias de peste. El numero absoluto de defunciones y el "regimen normal" correspondiente, se exponen en los gráficos 1 a 3 para el siglo XVII, 4 a 6 para el XVIII, y 7 a 9 para el XIX, hasta el ano 1860. La tabla 2 proporciona el valor de la diferencia relativa, del numero de defunciones con respecto al régimen normal, para 15 zonas, entre 1575 y 1886. Por lo menos, en una de estas 15 zonas, esta diferencia supera el 50 % y refleja las epidemias, guerras y catástrofes conocidas. En el siglo XVII, très crisis revisten una particular importancia : la peste de 1629-1631 (tabla 3), el tifus de 1648-1649 y la peste de 1656-1657. En la tabla 4 se ha efectuado una clasificación de los aňos en los cuales las diferencias con respecto a la normal tomán los más elevados valores positives y negativos. Los aňos de peste ocupan los Ie, 3e y 8e lugar y los de tifus el 2e , 5e y 6e lugar. El aho 1607, clasificado en 4e lugar, es también un ano de tifus (Flo- rencia) y de hambre (Bari) que se fortalecen mutualmente. El numero normal de defunciones, mds bien estable en el siglo XVII, aumenta en el siglo XVIII junto con el aumento de la población. Poco a poco desapareció la peste, y la viruela se transforma en la causa principal de las crisis (tabla 5 para Verona). Pero incluso en los afios de grandes crisis, las diferencias con respecto a la normal permanecen inferiores a las del siglo XVII. La difusión de la inoculación después de 1714 podri'a estar ligada a la frecuencia de la viruela, ya que las personas inoculadas, pero no aisladas, eran una fuente de contagio. Los peores anos, 1 709 y 1716, son sin embargo, anos de hambruna (tabla 6). El siglo XIX présenta très caracteristicas principales : la atenuación y enseguida la desaparición de la viruela -la epidemia de 1829 en Piemonte y en Liguria es expuesta en la tabla 7-, la ûltima epidemia de tifus en 1816-1818 y la aparición del calera que, en cinco oleadas sucesivas, domino las fluc- tuaciones de la mortalidad en ese siglo (tablas 8 y 9). En la tabla 10 se présenta una vision de conjunto. Para cada periodo de 20 aňos entre 1580 a 1860, se calcula el numero de aňos en los cuales el numero de defunciones observadas sobrepasa la normal en un 50 % (columna 4) о en dos desviaciones tipicas (columna 5), respectivamente. Las conclusiones -grandes perturbaciones hasta 1660, fase de tranquilidad relativa hasta co- mienzos del siglo XIX, en el cual la frecuencia de crisis aumenta— son inde- pendientes del indicador elegido y se confirman en la tabla 11, en la cual se exponen los coeficientes de variación (desviación tipica/promedio) para diver sas ciudades y рог un periodo de 20 aňos. La descripción de las crisis asi detectadas, de una manera mas compléta, necesitaria la colaboración de historiadores sociales expertos de cada zona considerada. En el anexo se présenta un modelo simplificado que justifica los umbrales adoptados. Se trata de aplicar a una población estable, de esperanza de vida igual a 27,5 anos, azotada por crisis de mortalidad de intensidad creciente, una capacidad de recuperación tal que la tasa bruta de reproducción aumente en un 25 %. Cuando la generaciôn se reduce a 30%, a los 15 aňos de edad, por efecto de las crisis de mortalidad, entonces la tasa neta de reproducción es inferior a 1 .

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