Naissance d'une discipline. Sur la « séparation » des études théâtrales d'avec les études littéraires

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2020

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Romain Bionda, « Naissance d'une discipline. Sur la « séparation » des études théâtrales d'avec les études littéraires », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.58282/acta.12965


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Résumé Fr

Cet article discute l’hypothèse principale de Genèses des études théâtrales en France (XIXe-XXe siècles) (PUR, 2019), explicitement opposée au « récit de genèse qui circul[e] parmi les chercheurs », selon lequel les études théâtrales seraient nées d’une « séparation » d’avec les études littéraires. Catherine Brun, Jeanyves Guérin et Marie-Madeleine Mervant-Roux posent en effet qu’un tel « récit de genèse » s’apparenterait à une « fable » : « Infondée, mais portée par le vif besoin qu’avait la jeune discipline d’imposer sa spécificité, la fable sur les origines fondamentalement anti-littéraires des études théâtrales s’est imposée. » Or si l’on doit absolument relativiser l’idée d’une « séparation », en effet, on gagnerait à se demander ce que veut dire « littéraire », de 1880 à nos jours, pour s’assurer que les fondements des études théâtrales ne sont pas « anti-littéraires ». Car on doit rappeler une idée qui se trouve déposée au seuil de très nombreux ouvrages de la nouvelle discipline, bien avant sa fondation officielle et jusqu’à nos jours – idée que Genèses des études théâtrales en France laisse de côté : celle qu’on ne saurait lire comme de la « littérature » la « littérature dramatique » (cette dernière appellation tombe d’ailleurs progressivement en désuétude), qu’un texte de théâtre ne se lirait pas « comme un roman », ou du moins qu’on ferait bien de ne pas le lire comme tel si l’on désire étudier… le « théâtre ». Quoi qu’on dise, il semble bien que les promoteurs des études théâtrales aient, avec constance, écarté de leur champ la lecture littéraire, c’est-à-dire non pas les textes ni même les « études littéraires », mais l’une des pratiques qui fonde la « littérature » au XXe siècle, dès lors que celle-ci n’est pas comprise dans son acception ancienne de « savoir des lettres » ni dans son acception plus récente de « belles-lettres », mais comme désignant plus spécifiquement l’art livresque de l’écriture. Sous cet angle, « la fable sur les origines fondamentalement anti-littéraires des études théâtrales » n’apparaît plus si « infondée ». Bien que la question de la lecture (i.e. des manières de lire les textes) puisse sembler périphérique à qui s’occupe d’études théâtrales, elle s’avère ici d’importance.

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