14 juin 2016
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Frédéric Trément et al., « Voies de communications, réseaux urbains et dynamiques de développement dans le territoire des Arvernes à l’époque romaine », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.i3zdgo
Cette contribution a pour ambition d’examiner les relations entre réseau routier, petites villes et développement dans le territoire des Arvernes à l’époque romaine, sur la base des données acquises dans le cadre du programme DYSPATER, qui vise à modéliser les Dynamiques spatiales du développement des territoires dans le Massif Central de l’Âge du Fer au Moyen Âge. L’accent est porté sur la dimension spatiale du développement : il s’agit, à travers l’identification, la cartographie et la combinaison sous SIG de marqueurs spécifiques, de mettre en évidence les pôles de développement et leur capacité à structurer l’espace dans le temps, de manière à évaluer le degré d’intégration et d’interdépendance des territoires.L’un des principaux résultats obtenus dans le cadre de ce programme réside dans la mise en lumière d’importantes disparités dans les niveaux, les rythmes et les modalités de développement en fonction des secteurs géographiques. Pour rendre compte de ces inégalités régionales de développement, il est apparu pertinent de recourir au modèle « centre/périphérie » mis au point par John Friedmann (1966), et à sa typologie du développement régional. Ce modèle montre comment et pourquoi les différentes parties d’un territoire se développent à des rythmes différents, et comment elles évoluent dans le temps en fonction des interactions spatiales. L’application de ce modèle au cas de la cité des Arvernes suggère que quatre facteurs semblent avoir fortement conditionné l’organisation de l’habitat : la nature du relief, les ressources disponibles, la densité du réseau viaire, enfin la distance par rapport aux centres urbains, chef-lieu de cité et agglomérations secondaires. À ces facteurs, il faut ajouter le rôle décisif joué par la situation héritée de la période préromaine.Les limites de l’application du modèle « centre/périphérie » sont toutefois rapidement atteintes, dans la mesure où il est difficile d’apprécier le degré de dépendance économique de ces espaces par rapport au centre. La démarche mise en œuvre pose en particulier le problème crucial du rôle des agglomérations secondaires dans la structuration du territoire et dans les processus locaux de développement.