Explorer les sept mers

Résumé Fr En Es

L’intention de cet article est de montrer comment les expéditions océanographiques ont, simultanément, redéfini et popularisé les tropiques comme un espace de science postcoloniale et l’imaginaire européen occidental. Entre 1950 et 1970 n’était pas simplement un champ de recherche scientifique. Jacques-Yves Cousteau et Hans Hass, figures populaires, ont navigué à travers les sept mers et réalisé de nombreux films documentaires. Les animaux marins, et la future discipline du comportement animal, devenaient indispensables à la perception populaire des tropiques. En saisissant la science et la perception comme étant deux pratiques reliées, structurant le contact des Européens avec l’environnement océanique, cet article met l’accent sur la continuité et la discontinuité des idéologies et pratiques coloniales. Par exemple, la « nouvelle » science du comportement animal a été structurée par des anciennes vues coloniales, du « paradis », les pratiques à bord des navires de recherche pourraient être rapprochées des aventures de pirates et la représentation du paysage tropical reliée à la tradition des films ethnographiques. Méthodologiquement, un concept multi-niveau de la connaissance qui combine l’imagination et la science, le discours et la pratique, est essentiel : la connaissance n’est pas seulement l’information obtenue par l’observation de la faune marine, mais plutôt un modèle d’interprétation par lequel les gens perçoivent le monde et donnent un sens à leur propre existence dans un environnement donné. Le but de cet article est d’esquisser un concept de la « tropicalité » dans une perspective océanique : les stéréotypes coloniaux des mers ne présentent pas seulement une « violence épistémique » (Spivak) mais aussi une façon de produire de nouvelles significations pour les environnements non européens dans cette époque de décolonisation et de transition globale.

This article intends to show how oceanographic expeditions redefined and popularized the tropics as a space of postcolonial science and western European imagination in equal measure. From the 1950s to the 1970s oceanography was not merely a field of scientific endeavour. Popular figures like Jacques-Yves Cousteau and Hans Hass sailed the seven seas and produced documentary films. Marine animals, and the up and coming discipline of animal behavioural science, were crucial to popular perceptions of the tropics. By understanding science and perception as interconnected practices that structured the contact of European individuals with the oceanic environment, this article focuses on the continuity and discontinuity of colonial culture in these endeavours. For example, the “new” science of animal behaviour was structured by older, colonial visions of “paradise”, the practices aboard the research vessels could be linked to pirate adventures, and the representation of tropical surroundings likewise linked to the tradition of ethnographical films. Methodologically, a multilayered concept of knowledge that combines imagination and science is crucial: knowledge is not only the information gained through the observation of marine fauna, but rather an interpretative pattern by which people perceive the world and make sense of their own existence within a given environment. The aim of this article is to sketch “tropicality” from an oceanic perspective: colonial stereotypes of the seas are a way of producing new meanings for non-European environments during the time of decolonization and served as backdrop for conservation measures in the oceanic realm.

La intención de este articulo es señalar como las expediciones oceanográficas ha simultaneadamente re-definido y popularizado el trópico como espacio de las ciencias post-coloniales y de la imaginación europea occidental. Desde los años 1950 hasta los años 1970 la oceanografía no es simplemente un espacio de investigación científica. Jacques-Yves Cousteau et Hans Hass, figuras populares, han navegado e los siete mares y realizado numerosas películas documentales. Los animales marinos y la futura disciplina de la conducta animal se volvieron indispensables a la percepción popular del trópico. Con observar la ciencia y la percepción como dos practicas unidas, que estructuran el contacto entre los europeos y el ambiente oceánico, este articulo pone énfasis en la continuidad y la discontinuidad de las ideologías y prácticas coloniales. Por ejemplo, la «nueva» ciencia de la conducta animal ha sido estructurada por las antiguas visiones coloniales, del «paraíso», de la vida a bordo de una nave que se puede acercar a la de los piratas en las aventuras tropicales y en la representación del paisaje en los documentales etnográficos. Metodológicamente, un concepto multinivel del conocimiento es necesario que combine la imaginación y la ciencia, el discurso y la práctica. El conocimiento no es información solamente obtenida con la observación de la fauna marítima; mas bien, es un modelo de interpretación con el cual la gente percibe el mundo y le da sentido a su propia vida en un ambiente dado. El objeto de este articulo es dar un concepto de la tropicalidad en una perspectiva oceánica: los estereotipos coloniales del los mares no se presentan como «violencia epistémica» (Spivak) solamente sino también como manera de producir significados nuevos para los ambientes no-europeos en esta época de decolonización y de transición global.

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