"L'homme passe l'homme". Figures of finitude in Pascal's writings. "L'homme passe l'homme". Figures de la finitude dans l'œuvre de Pascal. En Fr

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27 novembre 2020

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Pierre Lyraud, « "L'homme passe l'homme". Figures de la finitude dans l'œuvre de Pascal. », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.i62kww


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Résumé En Fr

Philippe Sellier a montré que l’ascension et la chute sont constitutives de l’imaginaire pascalien. Mais l’ascension n’est pas toujours heureuse, ni la chute sans promesse, et Pascal ne cesse de dialectiser, en tous ordres, ces deux mouvements dont l’un entraîne l’homme vers ce qui dépasse ses limites, et l’autre le ramène à ces mêmes limites. Notre thèse se propose de synthétiser la façon dont Pascal rend compte de la dimension finie de l’homme et des tensions paradoxales qui la parcourent, d’un point de vue rhétorique et philosophique. On repère une pensée de la finitude, à la source d’une ou de plusieurs poétiques de la finitude, et condensée dans une formule que nous considérons, au-delà du contexte dans lequel elle s’inscrit, comme son étymon spirituel : « L’homme passe l’homme ». Une première partie étudie l’omniprésence du corps et l’épreuve linguistique qui en découle : comment dire l’union qu’est l’homme, inconcevable à son esprit ? Une deuxième partie étudie les limites de l’esprit et le rôle argumentatif que Pascal dévoue à l’incompréhensible, et à l’indémontrable. Une troisième partie rend compte de la seule fin de l’homme – le bonheur – et de l’impossibilité de l’accomplir sans la grâce de Dieu : comment alors entendre la recherche que Pascal met au fondement de son projet ? Une quatrième partie s’interroge sur la dimension collective de la finitude, et reprend sous cet angle la question de l’énonciation paradoxale, que nous qualifions d’ironique et d’amicale, dans les Pensées, et une cinquième partie, enfin, ressaisit le portrait de la finitude chrétienne, entre transfiguration et humilité du corps et de la langue.

In an article entitled “L’ascension et la chute”, Philippe Sellier showed how these antithetical movements structure Pascal’s imaginary world. But Pascal does not strictly oppose them: rather, he highlights the dialectical tension which leads man to surpass his limits and yet brings him back to these limits. My thesis aims to synthetize the way Pascal explores the finite human condition and its paradoxical tensions, from a rhetorical and philosophical point of view. I argue that we can see in Pascal’s writings a poetics of finitude, encapsulated in a phrase that I regard as its “spiritual etymon”: “L’homme passe l’homme”. The first part focuses on the incarnate dimension of man and its linguistic consequences : how to write about the union of body and soul that is man, if one can’t understand it ? The second part focuses on the limits of the mind and on the way Pascal makes room – textually – for what one cannot comprehend and demonstrate. A third part studies the links between the will and its ultimate end – happiness, unattainable without the grace of God : how then can we understand the idea of inciting man to the search for God ? A fourth part questions the collective dimension of finitude and explores Pascal’s enunciative choices in the Pensées, oscillating between irony and benevolence. A fifth part, eventually, draws the portrait of the Christian condition which humiliates and transforms bodies and language.

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