Le monde imagé des Celtes et des Etrusques : voir et montrer

Résumé Fr

Pour juger et apprécier l’art mobilier celtique de l’âge du Fer, et dans une moindre mesure des Etrusques, nous avons principalement des objets de bronze ou de fer, d’argent ou d’or, de terre-cuite, de verre ou d’os, mais aussi de bois et de pierre. Ces objets, souvent de nature utilitaire et de faibles dimensions, demande des procédés particuliers d’observation ou de mesure. Leur volume et l’état de conservation des surfaces ne permettent pas le plus souvent de visualiser le décor complet. Afin de surmonter ces difficultés divers procédés graphiques, par projection ou développement à plat des surfaces, ont été proposées dans le passé pour rendre intelligible la richesse et la complexité des ornements. Si ces techniques d’illustration, empiriques et souvent simplificatrices, ont fait leurs preuves, leur élaboration à renfort d’ingénieux bricolages n’en demeure pas moins laborieuse. Le développement des techniques d’imagerie numériques et leur diffusion dans les différents domaines de la recherche archéologique sont de nature à modifier radicalement notre manière de voir et montrer les ornements les plus complexes. Avec cette contribution, nous voulons revenir sur l’apport de la modélisation 3D pour le dépliage et la comparaison de motifs, et de diverses techniques photographiques comme la reflectance transformation imaging (RTI) pour révéler les décors et les techniques de fabrication, ou encore le focus stacking pour s’astreindre des problèmes de profondeurs de champs. Le recours à ces procédés d’optimisation visuelle est de nature à influer sur nos pratiques aussi bien dans le domaine de la conservation, de la restauration et de la valorisation que dans celui de la recherche et de la compréhension des objets d’art.