21 novembre 2017
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Zana Ouattara, « Abidjan, zone vivrière », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.i97tgv
La présente étude qui traite de la production vivrière dans le district d’Abidjan, s’inscrit dans la problématique générale de la sécurité alimentaire. La question de recherche qui sous-tend cette étude est : Pourquoi en dépit de ses nombreuses ressources naturelles favorables à l’agriculture urbaine, le district d’Abidjan demeure tributaire des importations vivrières des zones rurales ivoiriennes et de l’extérieur ? A cet effet, les techniques de collecte de données notamment la recherche bibliographique, l’enquête de terrain faite d’observations directes, de questionnaires adressés aux producteurs, aux commerçants et aux consommateurs ont permis de localiser les zones de production vivrière, d’évaluer cette production et d’étudier son mode de distribution. Pour traiter ce sujet, l’approche systémique a été choisie. Elle propose d'appréhender les phénomènes complexes dans leur globalité, dans les multiples interactions qui les animent. Les ressources naturelles et humaines du district d’Abidjan sont favorables au développement de l’agriculture vivrière, elle s’y pratique sur trois types d’espaces. Il s’agit des espaces situés le long des voies de circulation, des zones inconstructibles comme les bas-fonds et les berges lagunaires et des domaines publics ou privés en l’occurrence les lots non mis en valeur et les maisons inachevées. Mais à cause des problèmes fonciers et de la faiblesse de leurs moyens, les producteurs ne cultivent que de petites superficies. Le taux des unités de production qui ont moins de 500 m2 de superficie est de 59,54 % et l’ensemble atteint à peine 0,5 % du territoire du district. Aussi, le rendement de la productivité est bas, il correspond à 50 % de la production estimée par l’ANADER à cause de la faible utilisation des produits phytosanitaires par les producteurs qui n’ont pas les moyens de se les procurer. Cette production satisfait tout de même les besoins alimentaires en produits vivriers de la population du district d’Abidjan à hauteur de 19 %. Celui-ci importe donc 81 % des produits végétaux provenant des zones rurales du pays et de l’extérieur. Quant aux productions animales, outre les produits avicoles où il est autosuffisant, le district dépend à 85 % de la viande porcine et à 90 % de celle des bovins, ovins et caprins importées. Par ailleurs, les vivriers produits dans le district d’Abidjan sont distribués à travers le circuit court qui est caractérisé par la vente directe et la vente indirecte. Cependant, seulement 12 % des ménages interrogés pratiquent la vente directe, parce qu’elle est méconnue par la majorité des consommateurs, à cause de la mauvaise organisation du réseau de distribution.