Retour sur l’institutionnalisation et la diffusion de la doctrine d’enseignement de la FFN sous Vichy : un outil de pouvoir

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2020

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Emmanuel Auvray et al., « Retour sur l’institutionnalisation et la diffusion de la doctrine d’enseignement de la FFN sous Vichy : un outil de pouvoir », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.ia2m2x


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Résumé Fr

De manière générale, la transmission des techniques sportives repose sur l’application de méthodes d’enseignement dans l’optique d’améliorer le rationalisme pédagogique des intervenants. En outre, elles sont couramment adossées à une hiérarchisation d’un ensemble de savoir-faire à acquérir pour que les apprenants puissent ainsi franchir des étapes pour devenir meilleur nageur, coureur, skieur etc. Dès lors, si d’un côté, les méthodes d’enseignement constituent pour ceux qui les réceptionnent un moyen d’acquérir des savoirs d’action, de l’autre côté, elles donnent potentiellement à leurs créateurs et/ou diffuseurs un pouvoir de contrôle et d’homogénéisation sur les manières d’enseigner et les savoirs transmis par les acteurs de terrain. De la sorte, ces savoirs pédagogiques et didactiques deviennent potentiellement un outil de pouvoir (Foucault, 1975) et d’unification au service des institutions et de leurs leaders. S’agissant de l’enseignement des différentes formes de pratiques de la natation force est de constater que son histoire est jalonnée par de nombreuses méthodes entre celles proposées par les humanistes, les gymnasiarques, les ingénieurs, les docteurs, les sportsmen, les maîtres de nage (Pelayo, 2010). S’agissant des instances de la natation sportive, dès le début du XXe siècle, la jeune Fédération Française de Natation et Sauvetage (création 1920), vise à imposer une méthode puisqu’elle adopte officiellement celle de Paul Beulque en 1922 (Terret, 1998). Or, quelques années plus tard, entre 1944 et la Libération, la Commission d’études et de propagande de la FFN décide d’établir et de diffuser, par le biais de deux fascicules - l’un pour l’enseignement élémentaire et l’autre sur l’initiation sportive - sa doctrine fédérale. Par ce processus, on suppose que la FFN vise à exercer son pouvoir institutionnel en imposant à ses éducateurs une pédagogie et une progression didactique officielles. Pour les membres de cette Commission, il s’agit d’obtenir un certain consensus et une unité entre les différents pédagogues de renom entre ceux qui portent à l’époque une conception analytique instrumentée et ceux qui se réclament d’une conception naturelle. Manifestement, c’est pour éviter de relancer « la querelle des méthodes » qu’elle affiche la volonté de « s’en tenir à une méthode unique » basées sur les expériences les plus caractéristiques faites en France (Tourcoing, Paris). Or, dans le même temps, elle indique à ses éducateurs qu’il est possible d’enseigner « sans aucun appareils » en raison des circonstances matérielles locales. Quels sont alors, entre 1944 et 1945, les facteurs et les acteurs qui ont pu peser sur les choix établis par cette Commission d’études afin d’imposer à leurs éducateurs une méthode française officielle ? L’objet de cette étude vise à revenir d’une part, sur la genèse de cette doctrine fédérale en tant qu’outil de pouvoir et de cohésion et, d’autre part, sur sa diffusion et réception au niveau des éducateurs. Pour ce faire, nous avons mobilisé un ensemble de sources imprimées disponibles aux Archives nationales (série F/44) et au siège de la FFN ainsi que des témoignages.

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