L'Innocence perdue de la productivité

Résumé 0

Dans cet article1 Claus Peter Ortlieb interroge le statut systémique de la ferveur productiviste. Est-il bien vrai que les gains de productivité soient une bouffée d’air pour le capitalisme ? Le moteur de la croissance peut-il être alimenté en continu par de telles victoires remportées sur la productivité ou bien ces dernières ne sont-elles que des victoires à la Pyrrhus ? La facture de cette victoire se trouve déjà sur nos tables : l’expansion du capitalisme touche à sa fin, elle qui repose à l’extérieur sur l’accroissement du domaine de la dépendance salariale et, à l’intérieur, sur l’intensification de la domination des marchandises qui s’exprime sous la forme de création besoins irrépressibles. Ces deux formes de colonisation – par le travail et par la consommation – sont désormais en butte à des limites physiques, le travail vivant ne pouvant plus absorber le travail éliminé, si bien que la question de la sortie du capitalisme est aujourd’hui posée par les faits eux-mêmes, n’en déplaise à ceux qui poursuivent le fantasme d’une économie de marché sans croissance.

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