Gide entre Darwin et darwinisme social

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2020

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Darwinism, Social

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Jean-Michel Wittmann, « Gide entre Darwin et darwinisme social », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.ib00bq


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Résumé Fr

Les idées de Darwin, à commencer par les deux notions fondamentales de « lutte pour l'existence » et de « sélection naturelle », ont laissé une trace importante dans la littérature au tournant du XIX e siècle et du XX e , même si elles ont été parfois mal comprises, détournées ou utilisées de manière purement analogique par les écrivains. Dans son ouvrage sur le « darwinisme social », c'est-à-dire « l'extension aux sociétés humaines des lois darwiniennes de "la lutte pour l'existence" et de "la sélection naturelle" 1 », Jean-Marc Bernardini distingue ainsi quatre formes différentes de cette imprégnation de la littérature par les idées darwiniennes. Certains écrivains font « simplement référence à des termes darwiniens ». Quelques-uns utilisent une méthodologie qu'ils « empruntent au sciences naturelles » et importent dans « le domaine de la critique littéraire ou artistique voire dans leur technique narrative ». D'autres « développent une philosophie évolutionniste qui inspire les problématiques de leurs ouvrages ou fonde les thèses défendues dans leurs oeuvres ». Enfin, certaines oeuvres « mettent en scène des personnages caractérisés comme darwiniens sociaux ou exploitent une trame dramatique centrée sur les agissements de darwiniens sociaux 2 ». Si le sociologue fait référence à Gide, à plusieurs reprises, c'est en fait à Charles Gide, logiquement impliqué dans les débats autour de cette question du darwinisme social. Le neveu, pour sa part, dont on sait qu'il a été un lecteur assidu et passionné de Darwin, est à peine mentionné dans cet ouvrage. Pourtant, on s'aperçoit d'une part que les notions de « lutte pour la vie » et de « sélection naturelle » ou de « survivance du plus apte » sont bien présentes dans son oeuvre, de différentes manières et dans différents contextes, et d'autre part, qu'il n'a pas hésité à recourir à ces notions en les appliquant, non seulement à la nature, mais aussi à la vie psychologique et sociale. Par-delà la question de l'influence de Darwin sur Gide, bien étudiée par David Walker 3 , c'est son utilisation des notions darwiniennes de « lutte pour la vie », de « survivance du plus apte », mais aussi sa position en face du darwinisme social, c'est-à-dire d'une idéologie qui dérive du darwinisme sans se confondre avec lui 4 , que nous voudrions préciser. 1 Jean-Marc Bernardini, Le Darwinisme social en France (1859-1918). Fascination et rejet d'une idéologie, Paris, CNRS éditions, 1997, p. 17. 2 Ibidem. 3 Voir David H. Walker, « Gide, Darwin et les théories évolutionnistes », BAAG n° 89, janvier 1991, p. 63-75, qui montre bien l'influence de Darwin sur la pensée et les écrits de Gide, en soulignant, notamment, comment la vision de Gide, rappelée dans Si le grain ne meurt, d'une histoire régie par la contingence, rejoint la pensée de Darwin, qui accorde une importance au hasard. Cet article, en revanche, ne revient pas sur le « darwinisme social » 4 Comme l'observe Bernardini, la question de savoir si Darwin a été « le promoteur, le relais ou le simple témoin à son corps défendant d'un courant idéologique spécifique » et « si l'oeuvre scientifique de Darwin est annonciatrice ou porte en germe les dérives darwiniennes sociales » a

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