2002
Cairn
Jean-Yves Le Naour, « Sur le front intérieur du péril vénérien (1914-1918) », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.ibpcdp
La prise en compte des maladies vénériennes dans la politique d’hygiène publique concorde avec la Première Guerre mondiale. Au combat contre l’ennemi extérieur, menaçant la nation dans son existence, s’ajoute une lutte contre l’ennemi intérieur qui risque de réduire les qualités de la race française et de conduire directement à la plus grande défaite. À partir de 1916, autorités civiles comme militaires prennent donc des mesures en cascade pour éradiquer le péril vénérien : elles oscillent entre la contrainte (la visite périodique des mobilisés, le traitement obligatoire, l’internement médical, l’obligation de dénoncer la contaminante), et la responsabilité individuelle que consacre le dispensaire antivénérien. Une fois la guerre achevée, l’œuvre bâtie dans l’urgence et dans l’angoisse ne sera pas désavouée mais tout au contraire poursuivie.