2005
Cairn
Patrick Kamenka, « Turkménistan 2004 : Dictature et hydrocarbures », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.ic8uho
Au Turkménistan, les droits de l’homme et des minorités nationales, la liberté de la presse et religieuse ont été plus que jamais, en 2004, la cible du Président à vie, Saparmourat Niazov, dit Akbar Turkmenbachi (Père suprême du peuple turkmène), qui dirige d’une main de fer depuis 1985 ce pays de près de 6 millions d’habitants. S’y ajoutent un culte de la personnalité sans borne et une turkménisation tous azimuts. Dans le domaine des relations extérieures, le Président turkmène, a poursuivi sa politique dite de neutralité, qui aboutit en fait à isoler son pays du reste du monde. Dans la région, les tensions se sont atténuées avec l’Ouzbékistan, après la rencontre, fin 2004, de S. Niazov et de so homologue ouzbek Islam Karimov. Avec la Russie, la situation s’est également détendue, les intérêts gaziers et pétroliers de Moscou primant sur le sort des quelque 100000 Russes du Turkménistan, victimes en 2003 de mesures de rétorsion. L’économie repose essentiellement sur les exportations d’hydrocarbures, et notamment de gaz. Mais les revenus tirés de ces richesses sont totalement contrôlés par S. Niazov qui les utilise pour maintenir son clan au pouvoir, alors que la population connaît des difficultés croissantes avec une nette dégradation du système de santé et d’éducation.