2018
Cairn
Anne Gotman, « La transmission hypothéquée », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.idj1wb
« Plus la civilisation se développe, plus l’hérédité et la tradition perdent de leur empire », écrivait Durkheim. À terme, l’héritage serait-il voué à disparaître et, avec lui, les inégalités qu’il contribue à perpétuer ? Si la suppression de l’héritage, question éminemment politique, reste un vœu pieux – et l’on aurait tort de sous-estimer les raisons de cette quasi-impossibilité –, l’hypothèse d’une déprogrammation de l’héritage est plus réaliste. On montrera en effet comment le renchérissement de la propriété du logement conjugué au vieillissement de la population peut conduire, via le prêt à hypothèque inversée, à la transformation de la propriété résidentielle en réservoir à liquidités. Le logement devient alors une banque et la maison non pas un bien à transmettre, mais à manger.