2006
Cairn
Erik Porge, « Schreber écrivain », Essaim, ID : 10670/1.idmxb6
La publication, en 1903, des « Hauts faits mémorables d’un malade des nerfs » par Daniel Paul Schreber porte des générations de lecteurs au joint le plus intime du témoignage qu’un sujet puisse énoncer. Rédigées pendant son hospitalisation, ces Mémoires avaient pour but de faire savoir au monde des « vérités religieuses » révélées, de faire savoir à d’autres, vivants, ayant un corps, la réponse qu’il recevait de l’Autre par rapport à « une ambiguïté fondamentale » traversant sa vie entière. Les Mémoires ne sont pas un écrit sur le délire mais un écrit dont la publication se confond avec le délire, son évolution, et représente la solution élégante à un problème de signification. En suivant les lignes de force du délire et mettant à jour leur structure, Lacan, dans un transfert de l’écrit à l’écrit, reste au plus près de la littéralité du délire, sans y rajouter du sens, et restitue au délire sa raison.