10 janvier 1997
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Nicolas Ballier, « Les écoles françaises de linguistique anglaise (1967-1992) », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.ievgx5
Aux frontières de l'épistémologie (qu'est-ce qu'une école, une théorie, un paradigme?), de l'histoire de la linguistique (1967-1992) et de la philosophie (approche posant la question du concept, de la catégorie et des rapports langage/métalangage). Ce travail interroge les pratiques, l'objet (le "fait" de langue, la langue anglaise) et surtout les moyens (les concepts énonciatifs, en particulier l'opération, l'opérateur) utilisés par de nombreux linguistes français pour décrire la grammaire anglaise et, au-delà, le linguistique. L'importance du champ couvert justifie l'hétérogénéité du corpus (ouvrages théoriques, articles, manuels linguistiques, grammaires) et l'attention portée aux concepts. Cette étude s'articule en cinq grands chapitres. Le premier met en place les outils: l'épistémologie, les concepts utilises par la suite. Le deuxième chapitre trace la généalogie du paradigme énonciatif ainsi formulé : "recherche d'invariants dans le linéaire modélisés sous forme d’opérations à partir des traces laissées dans l'énoncé", étudiant la circulation des principaux concepts énonciatifs. Le troisième chapitre expose la théorie en vigueur dans chaque école, en éclairant la cohérence du dispositif à partir de la question du schème opératif, négociation théorique du rapport entre énoncé et opérations. Le quatrième chapitre est une analyse de type lexicologique des concepts (en particulier "énonciation" et "opération") et porte essentiellement sur les suffixes de nominalisation, et sur leurs rapports à la forme verbale dont ils sont dérivés. Le dernier chapitre met en perspective le paradigme énonciativiste, en interrogeant le concept de trace d'opération, pris entre "marqueur" et "operateur". Ceci replace ces écoles linguistiques de l'énonciation dans les problématiques de la linguistique générale contemporaine, notamment pour ce qui est de l'analyse de la catégorie.