8 mars 2020
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Gannier Odile, « Les Aventures d’Arthur Gordon Pym : navigation aux pôles, de Symmes à Jules Verne », Loxias, ID : 10670/1.ihi9e2
Le roman d’Edgar Poe, The narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket, ainsi que certaines de ses nouvelles, comme « Une descente dans le Maelstrom », ou « Manuscrit trouvé dans une bouteille », ont marqué l’histoire des romans d’exploration maritime. Dans sa première partie à la fois réaliste et conventionnel, le récit des Aventures d’A. G. Pym adopte le schéma narratif du journal de bord, ouvrant la voie à de nombreux autres romans par la suite. Les romans d’exploration ont aussi été inspirés par ce modèle, particulièrement ceux de Jules Verne : Le Sphinx des glaces (1897) se donne même ostensiblement comme une suite aux aventures d’Arthur Gordon Pym, reprenant l’histoire au point où E. Poe l’a laissée – en suspens, dans une fin incertaine –, et c’est ainsi tout le problème de la continuation, du supplément, qui se trouve explicitement posé. Cependant, Le Sphinx des glaces n’est pas le roman qui a connu le plus de succès dans le genre prolifique du roman maritime, spécialement les romans des pôles. Dans Le Chancellor, Journal du passager J.-R. Kazallon, en 1875, Jules Verne avait repris aussi l’idée d’une succession d’événements nautiques qui épuisent à peu près tous les possibles narratifs. Mais les successeurs de Poe ont rarement mêlé fantastique et réalisme avec autant de talent que lui.