16 décembre 2020
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Francesco Giliani, « « Troisième Camp » ou nouvel « Octobre » ? : Socialistes de gauche, trotskistes et Deuxième Guerre mondiale (1938-1948) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.ii14d3
Le débat au sein du mouvement ouvrier autour de la relation entre la guerre et la révolution a toujours été de nature stratégique, déjà à l’époque de la Première Internationale. Trancher sur l’attitude face à la guerre a produit débats, clivages et scissions : entre réformistes et révolutionnaires, entre défaitistes et défenseurs de l’« Union sacrée », entre pacifistes absolus et "militaristes révolutionnaires". À la fin des années 1930, alors que le monde précipite à nouveau vers un conflit à l’échelle mondiale, l’actualisation – ou bien la répétition - de la démarche suivie par Lénine pendant la Première Guerre mondiale (le défaitisme révolutionnaire) est au cœur des analyses et des perspectives débattues par les minorités révolutionnaires. Cette recherche vise à établir les données du débat théorique et d’orientation politique et programmatique au sein de la Quatrième Internationale (QI) et dans l’archipel hétérogène du socialisme de gauche. Ces deux courants politiques se voulaient alternatives au réformisme et au stalinisme et furent celles où la possibilité d’un dénouement révolutionnaire de la guerre fit l’objet d’un débat passionné et d’une action tout au moins conséquente.Il s’agira de comprendre comment ces deux courants firent face à une révolution qui n’était pas venue ou qui avait été contrôlée par les staliniens et les sociaux-démocrates, et aux nouvelles relations internationales engendrées par le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale.