2005
Cairn
Pierre Tap, « Identité et exclusion », Connexions, ID : 10670/1.ii4vf7
À partir d’exemples de victimisation, imaginaire ou réelle, et de l’analyse des divers types de violence et d’abus, le présent article analyse la dynamique paradoxale des identités, personnelles ou collectives, sociales ou psychologiques. Quatre paradoxes sont présentés (similitudes et différences ; centration sur soi et décentration vers les autres ; être ou devenir soi-même ; identisation et identifications) et mis en relation avec la socialisation et le développement personnel de l’enfant. C’est « l’identité de l’histoire qui fait l’identité du personnage ». Le récit est un moyen pour l’enfant de construire son identité, dans le temps et dans l’espace. Le récit facilite les progrès cognitifs et linguistiques de l’enfant, mais il aide aussi ce dernier à se valoriser, à s’intégrer dans les processus de communication. Selon Paul Ricœur, la personne construit une identité narrative à travers l’interaction entre la réalité perçue, la fiction et le récit. De son côté, Michel Foucault a montré l’émergence historique du souci de soi. Au-delà de la mise en évidence de l’importance accordée aux identités, intervient la question des pressions intégratives et des processus d’exclusion sociale et de leurs conséquences subjectives et collectives. La lutte contre l’exclusion est souvent confondue avec la lutte contre la pauvreté, mais il convient de préciser leurs différences. Au-delà de l’exclusion économique (emploi, logement, finances), interviennent les exclusions socioculturelles et identitaires, et la difficulté d’accès aux droits fondamentaux. Par ailleurs, sont analysés les moyens mis en place pour lutter contre la violence, en particulier le soutien social et la dynamique résiliente et leurs limites.