Nancy, un désert pour le patrimoine industriel ?

Résumé Fr

De Nancy, le grand public connait la place Stanislas, son périmètre UNESCO… Le coeur de ville fait la fierté de la cité ducale, où les pouvoirs publics ont su investir massivement pour préserver ce patrimoine communément admis et reconnu comme tel (piétonnisation de la place Stanislas en 2005 par exemple). À l’Est du centre ancien et à la fin du XIXème siècle s’est développé un quartier industriel, localisé plus précisément entre la Meurthe et le canal de la Marne-au-Rhin. Florissant et générateur d’emplois, ce dernier a, à partir des années 1970/1980, décliné. Dès lors, de nombreuses actions ont été entreprises par la ville et la Communauté Urbaine pour lutter contre l’enfrichement urbain, intégrer pleinement ce quartier à la ville, recréer un lien entre Nancy et son cours d’eau et améliorer le franchissement de la Meurthe. Pour ce faire, de nombreux éléments (habitations, sites productifs, etc.) liés à l’industrie ont été rasés sans qu’une réflexion patrimoniale d’ensemble n’ait pu réellement aboutir.L’objet de cette conférence est de montrer que dans une ville très largement patrimonialisée comme Nancy, certains quartiers comme l’ancien secteur industriel peuvent apparaitre comme en retrait sur cette question de valorisation patrimoniale. Si, en géographie, l’étude de la notion de désert trouve tout son sens lorsque nous l’analysons au sens de l’espace physique (territoire aride), il est aussi possible de retenir du mot « désert » son sens figuré : où il ne se passe rien, où il n’y a rien. Nous entendons donc ici le mot « désert » comme le synonyme d’un vide patrimonial certain.Pour éclairer le propos, nous nous baserons notamment sur un travail d’archives.