2015
Bruno Girard, « Récit sécuritaire en milieu rural », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.ijuj28
Un village de moins de 500 habitants des Alpes-Maritimes s’est doté d’un système de vidéoprotection. Dans ce village tranquille, isolé, territoire de chasse, de cyclotourisme et de randonnées, la délinquance reste très limitée. Dans cet article, à la suite d’une enquête que nous sommes en train de mener, nous voudrions mettre à jour l’existence d’un récit sécuritaire et approcher sa source, lequel récit contribue à l’acceptation par une population d’un dispositif sociotechnique relativement onéreux pour un tel type de commune rurale. Cet ancrage sécuritaire semble, telles sont nos hypothèses, doublement inspiré par un discours et des actions en matière d’innovations technologiques organisées par les pouvoirs publics locaux et nationaux ainsi que par un sentiment d’insécurité amplifié par l’isolement du village en regard d’une baisse de la présence policière et de son éloignement géographique progressif. Dans un tel contexte, la multiplication des dispositifs sociotechniques contribue-t-elle à rompre l’isolement ou au contraire accentue-t- elle le sentiment de solitude en limitant les échanges intersubjectifs ?