La nostalgie au futur: Autour de La vie des objets de Mohamed El Khatib

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Valeria de Luca, « La nostalgie au futur: Autour de La vie des objets de Mohamed El Khatib », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.ijvlhc


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Résumé Fr

Dans cette contribution, nous souhaitons examiner la complexité du dispositif mémoriel mis en placepar le metteur en scène Mohamed El Khatib dans La vie des objets (2021), en collaboration avec laphotographe Yohanne Lamoulère, qui a été exposée au Maif Social Club (Paris).L’intérêt de cette création vis-à-vis des relations entre nostalgie, mémoire et objets est double.D’un côté, le “visible” se rend en quelque sorte “tangible” par la spécificité des objets “représentés” ou,mieux, imprimés sur les affiches composant l’exposition. Ce sont des objets ordinaires qui sont associésà des récits de vie issus de moments et milieux fragiles – personnes en situation de marginalité sociale,migrations, etc. De ce point de vue, la sémiose mémorielle est directement inscrite sur le supportmatériel et formel (les affiches), et active des processus d’investissement somatique et des dynamiquesde traduction intersémiotique entre les objets et les textes.De l’autre côté, le caractère reproductible et sériel des affiches, ainsi que l’objet-affiche en tant quetel, semblent engendrer une dynamique seconde d’appel à la mémoire chez les visiteurs. Ils pouvaientemporter avec eux les affiches-objets de leur choix. Ainsi, ils deviennent eux-mêmes des œuvres d’unemémoire autre, seconde, réflexive par rapport aux témoignages et aux objets imprimés, en se posantà la fois comme vestiges d’un temps double (le vécu affiché et celui du visiteur), et antidote à unenostalgie à venir (le conflit entre trace et oubli, la promesse de mémoire déléguée aux visiteurs).En d’autres termes, les affiches et les objets de cette création semblent réaliser une véritableextériorisation du vécu nostalgique, individuel et collectif. Dans ce sens, la mise en relation de la“nostalgie” avec l’“Eingedenken” d’Ernst Bloch tel qu’il est repris par Walter Benjamin – ainsi que lestraductions de ce terme, “souvenance” ou “immémoration” –, nous permettra de dégager le potentielde futur inscrit dans les traces du passé.

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