2021
Cairn
Danièle Lochak, « Garantir les droits des minorités : conjuguer l’universel et le singulier », Matériaux pour l’histoire de notre temps, ID : 10670/1.ik4skd
La conception dominante de l’universalisme implique que la règle de droit soit aveugle aux différences. Pour respecter l’égalité entre les individus, il faut faire abstraction de leurs caractéristiques personnelles (origine, « race », sexe, orientation sexuelle) mais aussi de leur affiliation à un groupe singulier (religieux, linguistique, ethnique ou autre). Pourtant, pour respecter la part d’altérité présente en chaque individu, on est parfois contraint d’accepter une application différenciée de la règle de droit, voire de reconnaître des droits spécifiques aux membres des minorités, voire aux minorités en tant que telles. D’où la tension entre le « droit à l’indifférence » et le « droit à la différence ».