Évaluation de l'unité spécialisée d'accueil des suicidants adultes au CHU d'Angers

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2005

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Serge Fanello et al., « Évaluation de l'unité spécialisée d'accueil des suicidants adultes au CHU d'Angers », Santé Publique, ID : 10670/1.ikoppj


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La prévention du suicide en France est une priorité de santé publique depuis 1992. Les tentatives de suicide sont, pour la moitié, des récidives et le risque de décès augmente de un pour cent après le premier geste suicidaire. L’hôpital est devenu un lieu de passage incontournable pour les suicidants et des recommandations de bonnes pratiques cliniques ont été récemment proposées en France (1998). L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de prise en charge des suicidants hospitalisés au CHU d’Angers, évaluée à partir des critères de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) et de mettre en valeur le bénéfice d’une unité d’accueil des suicidants mise en place depuis cinq ans dans ce même CHU et qui accueille 42 % des suicidants hospitalisés.Un questionnaire de 101 items a été proposé, par un enquêteur unique, à 251 suicidants le jour de leur sortie. Pendant une période de six mois (novembre 2002 – mai 2003), ont été inclus des patients âgés de plus de 16 ans et hospitalisés au moins 48 heures après leur passage à l’acte. 155 questionnaires (62 %) ont été remplis. L’entretien se déroulant le jour de la sortie, 96 patients n’ont pas pu être interrogés. Neuf des quatorze critères de l’ANAES ont été respectés à plus de 65 % et trois à moins de 40 %. L’analyse des donnés par régression logistique montre que l’unité dédiée à la prise en charge des suicidants remplie mieux les exigences des recommandations de l’ANAES pour la prise en charge des tentatives de suicide que ne le fait un service de médecine non spécifique : les passages du psychiatre et de l’infirmière psychiatrique ont été plus fréquents dans l’unité spécialisée (p < 0,04), les entretiens avec les proches plus nombreux (p < 0,01), la confidentialité des entretiens davantage respectée (p < 0,001), l’information apportée par les soignants plus efficace (p < 0,03) dans l’unité spécialisée et l’amélioration de la dépression davantage ressentie (p < 0,007). En conclusion, ces arguments sont en faveur d’une meilleure qualité de la prise en charge réalisée dans l’unité d’accueil spécialisée pour suicidants par rapport aux services de médecine non spécifiques. Un des axes pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge des suicidants au CHU d’Angers pourrait être l’augmentation de la capacité d’accueil de cette unité, actuellement limitée à 6 lits.

In France, suicide prevention has been a public health priority since 1992. Half of all suicide attempts are repeated attempts made by people who have already tried to commit suicide, and the risk of death increases by 1% after the first attempt. Today, hospitalisation has become an unavoidable consequence for those who have attempted suicide, and recommendations for best practice were recently issued in France (1998). The objective of this study was two-fold: 1) to assess the quality of management and care provided for patients hospitalised in a university hospital in Angers after having attempted suicide, an evaluation that was based in part on the criteria of the National Agency on Health Accreditation and Evaluation (ANAES); and 2) the demonstrate the value and high utility of such a unit specialising in caring for patients recovering from attempted suicide. The unit has now been in existence for over 5 years, and has treated 42% of such patients who require hospitalisation.One investigator was responsible for asking 251 patients (on the day of their release) who had been hospitalised anytime during the given 6 month period (November 2002 – May 2003) to complete a questionnaire containing approximately 100 items. In order to be eligible for the study, patients had to be older than 16 years and hospitalised for at least 48 hours. 155 questionnaires were completed (62%), and there were 96 patients were not able to participate on the day of their release. Nine of the 14 criteria recommended by the ANAES were met in over 65% of the cases, and three in less than 40%. Following the analysis of the data through logic regression, it remained clear that unit specialising in the care of people who have attempted suicide was better able and equipped to meet the standards of the ANAES’ recommendations than a standard hospital medical unit. Visits with a psychiatrist or psychiatric nurse occurred more frequently in the specialised unit (p < 0.04), interviews with the patients’ family members were more frequent (p < 0.01), the confidentiality of the discussions from the interviews was more often respected and maintained (p < 0.001), and the information provided by the caregivers and staff was more effective in the specialised unit (p < 0.03). One of the main benefits and results of these aforementioned differences is that the patients in the suicide unit more often perceived a distinct improvement in their depression (p < 0.007). All of these arguments indicate that hospitalisation in a special unit provides real benefits to patients, and the results of this study advocate strongly in favour of increasing the capacity of the unit, which is currently limited to only 6 beds.

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