2006
Henri Menantaud, « Forme adnumérale et indéfinitude en letton et en polonais », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.imxls9
FORME ADNUMÉRALE ET INDÉFINITUDE EN LETTON ET EN POLONAIS Résumé Lorsqu'en position de quantificateur d'un sujet de genre masculin-humain apparaît l'un des numéraux polonais que nous avons appelés " faibles " (DWA " deux ", TRZY " trois " ou CZTERY " quatre ") la langue propose deux constructions que la plupart des grammaires donnent plus ou moins explicitement pour synonymes : dans l'une de ces constructions le substantif quantifié revêt une forme adnumérale identique à celle du nominatif non-adnuméral, cependant que dans l'autre le substantif quantifié revêt une forme adnumérale homonyme du génitif non-adnuméral. Une alternance analogue (mais, cette fois, indépendante du genre grammatical du substantif quantifié) peut être observée en letton avec les numéraux que nous appellerons " forts " (principalement numéraux exprimant une quantité entière définie supérieure ou égale à dix et numéraux exprimant une quantité indéfinie), et ce aussi bien en position de nominatif qu'en position d'accusatif. A notre connaissance, Étienne Decaux (1964) a été le premier à mettre en lumière le fait qu'en polonais cette opposition formelle peutt servir à l'expression d'une opposition de définitude. Les constructions du deuxième type exprimeraient toujours l'indéfinitude du substantif, cependant que les constructions du premier type seraient neutres au regard du trait de définitude. L'examen des exemples contenus dans le roman Mērnieku laiki (1879) suggère qu'il a existé également en letton une tendance à exprimer l'indéfinitude au moyen d'une construction dans laquelle le substantif quantifié revêt une forme adnumérale homonyme du génitif non-adnuméral.