2007
Cairn
Géraldine Bertrand, « « Le pays des occasions manquées »? », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.ipt9gj
Le gouvernement de coalition autour des sociaux-démocrates et néanmoins minoritaire, en place depuis juillet 2006, a dû établir un compromis avec un parti de l’opposition conservatrice, mais leurs relations n’ont jamais été très bonnes, au point que la vie politique est un cassetête et que les réformes nécessaires sont bloquées. Le chef de l’Etat lui-même, V. Adamkus, a dénoncé cette situation, accusant l’équipe au pouvoir, ainsi que le Parlement, de faire perdre à la population toute confiance dans les institutions, de n’être que des amateurs, faiseurs d’intrigues, sur fond de scandales et de corruption. Si les élections locales de février 2007 ont confirmé la domination des deux plus grands partis, elles ont aussi remis en piste des formations populistes, considérées comme parias, comme celle de l’ex-président R. Paksas, destitué de la présidence en 2004. Sur le plan extérieur, alors que la Russie bloque depuis un an ses livraisons de pétrole à la principale raffinerie du pays, car rachetée par des Polonais, la Lituanie tente de créer un front commun contre Moscou, en essayant de convaincre d’autres membres de l’UE des risques de cette dépendance énergétique. Avec d’autres pays de la région, elle mène d’ailleurs des coopérations dans le secteur nucléaire et pour la distribution de l’électricité. La Russie est néanmoins un de ses principaux partenaires commerciaux. La Lituanie se situe parmi les pays les plus dynamiques de l’UE, avec une croissance de 7,5 %, des transports et des échanges en expansion, une baisse du chômage, un déficit budgétaire faible et une dette publique contenue. Ombres au tableau : l’inflation, justifiant pour Bruxelles le report de l’entrée dans la zone euro, ainsi que le manque de main-d’œuvre, du fait d’une forte émigration, à la recherche de meilleurs salaires, alors qu’ils évoluent pourtant à la hausse.