De l’esclavage des femmes : les valeurs d’une homo-analogie

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2023

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Olivier Ferret, « De l’esclavage des femmes : les valeurs d’une homo-analogie », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.ir8p68


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Fondée sur l’examen de textes publiés pendant la période révolutionnaire, l’étude analyse la récurrence du motif de l’esclavage des femmes, envisagé comme une homo-analogie. Au-delà de la valeur juridique qu’elle acquiert dans un contexte de revendication de droits civils et civiques, elle se trouve investie d’une forte valeur politique dès lors que la situation servile des femmes est mise en regard de la libération, permise par la Révolution, d’un esclavage sous lequel le peuple était tenu sous le joug des « tyrans » d’Ancien Régime : désormais reconnues comme la moitié de la société mais aussi, après l’abolition des anciens ordres, son « second ordre », les femmes deviennent le sexe non-privilégié par opposition aux hommes, accusés d’avoir reconduit à leur encontre une logique de domination autrefois subie. Si la valeur intersectionnelle de l’homo-analogie demeure problématique, notamment lorsque l’on introduit le paramètre de la race dans l’articulation entre le sexe et la classe, ces textes, par leur teneur, font écho aux discours des féministes des années 1970 et peuvent ainsi être pris en compte dans une réflexion sur l’archéologie des féminismes. La persistance des revendications invite aussi à interroger la force performative des discours qui les portent dans l’espace public.

Based on the examination of texts published during the revolutionary period, the study analyzes the recurrence of the motif of women’s slavery, considered as a homo-analogy. Beyond the legal value that it acquires in a context that claimed civil and civic rights, it is invested with a strong political value since the servile situation of woman is put in the balance with the liberation, allowed by the Revolution, of another type of slavery (the domination suffered by people under the yoke of the “tyrants” of the Old Regime): now recognized as half of society but also, after the abolition of the old orders, as its “second order”, women had become the non-privileged sex as opposed to men, who were accused of having rekindled against them the logic of domination they once suffered. If the intersectional value of homo-analogy remains a delicate point, especially when the dimension of race is introduced into the discussion on top of gender and class, these texts, in their content, echo the discourses of feminists of the 1970s and can thus be taken into account in a reflection on the archaeology of feminisms. The persistence of the claims also invites us to question the performative force of the discourses that carry these claims into the public space.

Fundándose en el examen de textos publicados durante el periodo revolucionario, el estudio analiza la recurrencia del motivo de la esclavitud femenina, considerada como una homo-analogía. Más allá del valor jurídico que esta adquiere en un contexto de reivindicación de derechos civiles y cívicos, se reviste de un fuerte valor político en cuanto se carea la situación servil de las mujeres con la liberación, posibilitada por la Revolución, de una esclavitud bajo la que el pueblo estaba sometido al yugo de los «tiranos» del Antiguo Régimen: reconocidas ya como la mitad de la sociedad, pero también, tras la abolición de los antiguos órdenes, como su «segundo orden», las mujeres se convierten en el sexo no privilegiado en contraste con los hombres, a los que se acusa de haber mantenido contra ellas una lógica de la dominación sufrida antaño. Aunque el valor interseccional de la homo-analogía sigue siendo problemático, sobre todo cuando se introduce el parámetro de la raza en la articulación entre género y estamento, el contenido de estos textos se hace eco de los discursos de las feministas de los años setenta y, por tanto, puede tenerse en cuenta en una reflexión sobre la arqueología de los feminismos. La persistencia de las reivindicaciones también nos invita a interrogar la fuerza performativa de los discursos que las trasladan al espacio público.

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