2009
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[VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement ; no. 6 (2009)
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Jacqueline Candau et al., « Une concertation restreinte pour définir l’intérêt général des espaces forestiers : Regard sur un paradoxe », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.ireu92
La concertation est une méthode fréquemment mise en oeuvre pour définir un bien commun localisé. L’objectif est d’obtenir une cohérence et une légitimité plus grande des décisions par rapport à l’action publique classique qui présume une conception préalable de l’intérêt général. Afin d’éviter de privatiser le bien commun local par des intérêts particuliers, les dispositifs d’intervention publique préconisent d’associer une grande diversité d’acteurs au processus délibératif. À partir d’un exemple sur la multifonctionnalité de la forêt dans le sud de la France, on se demandera si l’opérationnalisation de ces principes permet de garantir une définition plus démocratique de l’intérêt général. On a observé que les discussions à propos des fonctions que devait remplir cette forêt ont été menées surtout entre acteurs de la filière bois. Pour autant, la problématique issue du processus délibératif ne cantonne pas la forêt dans un rôle de production. Elle lui assigne une fragile fonction de protection et surtout une fonction sociale (services récréatifs). On assisterait donc à une publicisation de la forêt sur le secteur alors que l’espace de débat ne peut être qualifié de démocratique. Ce constat nous interroge sur le lien communément fait entre la diversité des acteurs associés et le dépassement des intérêts particuliers. Nous proposons des hypothèses explicatives à ce résultat qui peut paraître paradoxal.