Les stratégies patrimoniales familiales de l’élite vénitienne au xviiie siècle

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2018

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Paola Lanaro, « Les stratégies patrimoniales familiales de l’élite vénitienne au xviiie siècle », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.irlkxe


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L’article cherche à montrer les liens économiques étroits, jamais étudiés jusqu’à présent, qu’entretiennent le système de la dot et celui des fidéicommis. Si l’élite vénitienne du xviiie siècle constitue le terrain privilégié de l’étude, cette dernière concerne également d’un point de vue comparatif d’autres réalités européennes à la même époque. À partir de l’analyse de nouvelles sources d’archives, émergent des interrelations originales et conflictuelles entre la patrilinéarité et la matrilinéarité au sein des familles vénitiennes où les femmes jouissaient d’une autonomie économique et sociale particulièrement étendue, et ce non seulement dans la société patricienne mais également dans l’ensemble de la société. Même si les biens constituant la dot, en général de nature mobilière, étaient gérés par le mari, en cas de décès de ce dernier, la veuve prenait sa place comme propriétaire et en assumait la gestion. Sans aucun doute les fidéicommis, qui à Venise étaient dividui, conservaient et immobilisaient le patrimoine des familles du côté du mari, mais ils constituaient aussi en même temps du côté de la femme, une assurance sur les biens de la dot. Les solutions trouvées pour rendre liquide le patrimoine illustraient les différents conflits et stratégies entre les parties prenantes ; ainsi la restitution de la dot, peut être comprise comme une solution pour libérer des biens réputés intouchables. Les débats de l’ Accademia dei Nobili (académie des familles nobles), étudiés de manière inédite et peut être pour la première fois, mettent en évidence la conscience des acteurs des liens de nature socio-économique existant entre le déclin de la Sérénissime et les fidéicommis. Ceux-ci interrogaient directement les bénéfices que pouvaient retirer ces familles d’une plus grande mobilité des patrimoines immobilisés via une réforme de ce statut héréditaire et montrent à quel point les affaires privées interféraient dans la sphère publique. Malgré les positions contraires prises par les jeunes nobles de cette académie (celle des Contarina et celle des Giustiniana), aucune véritable réforme ne sera adoptée à Venise. Les déclinaisons conservatrices de la politique vénitienne en ce domaine cherchèrent toujours à favoriser le maintien du statu quo.

The essay addresses for the first time the tight economic game between dowries and fideicommissum. The reference is to the Venetian elite of xviiith century, but the analysis also extends to a comparative key to other European realities. Through new archive sources, the interconnections between patrilinearity and matrilinearity within the Venetian families emerge, even if we must remember that venetian women enjoyed a particular economic and social autonomy at all levels, and this not only with reference to patrician society but in general to the whole society. We must not forget that the moveable goods of dowries, were handled by husbands, but in the case of widowhood the wife inherited the property and could independently manage them. There is no doubt that the fideicommissi, which in Venice were dividui, had immobilized the family patrimony as well as the same dowry insurance. In this sense the research seeks to show the possible cheating in order to make the assets more liquid. We must also consider that the return of the dowry would also allow the untoutchable goods to be unlocked and consequently more free. At the Marciana Library, perhaps for the first time, we have consulted the discussions of the Academy of Nobles, which are concentated on the economic decline of Venice, and in particular, the links between doweries and the fideicommis. The debates, which question the benefits that could bring greater capital mobility through a reform of the bonds, demonstrate the inevitable contamination between private business and the public sphere. The young noblemen gathered in these academies (the Contarina and Giustiniana academies) have demostrated different positions even though it is known that no reform is being implemented by Venice in this sense : in real politics the conservative declination always tried not to alter anything in favor of maintaining the status quo.

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