3 janvier 2024
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Hélène Machinal, « Penser le posthumain avec les séries de SF ? », TV/Series, ID : 10670/1.isj0gz
Le posthumain a été pensé par les séries depuis le premier space opera qui marquera toute l’histoire du genre en forme sérielle, soit Star Trek. De 1966 à nos jours, du paradigme informationnel proposé par la cybernétique à la culture de l’écran et aux mirages du transhumanisme, le contexte socio-culturel a évolué, mais les enjeux liés à la troisième révolution industrielle ont-ils réellement changé ? Les séries de SF post-2010 comme Orphan Black (BBC America, 2013-2017), Westworld (HBO, 2016-) ou The Expanse (Syfy, 2015-2022) montrent que le posthumanisme critique trouve des terrains propices à de nouvelles analyses qui permettent d’approfondir cette approche. Le posthumanisme critique s’inscrit aussi dans le sillage du cyberféminisme d’Haraway qui, à l’époque du Cyborg Manifesto, prenait pour illustration des romans de SF féministes des années 1970. La figure du cyborg a depuis inspiré les philosophes féministes prônant un dépassement des dualismes (Braidotti/Hoquet). Or, de Haraway à ïan Larue, on observe une évolution critique du cyberféminisme vers de nouveaux champs disciplinaires – ou peut-être faudrait-il parler d’intrications complexes entre plusieurs champs disciplinaires, soit l’éco-féminisme, le material feminisim, les queer studies, le féminisme posthumain, voire les études animales. Cet article propose d’étudier d’un point de vue épistémocritique ce que les œuvres sérielles de SF nous disent du posthumanisme critique et de son essor contemporain.