De la formation en gynécologie à l’exercice en consultation : une sexualité indicible ?

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20 juin 2022

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Leslie Fonquerne, « De la formation en gynécologie à l’exercice en consultation : une sexualité indicible ? », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.ivf9qu


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Cette communication est basée sur une recherche de doctorat en sociologie (2015-2021), portant sur les prescriptions et usages de contraception orale et s’inscrit dans l’axe 3 de l'AAC. L’objectif est d’interroger l’impact des savoirs appris et transmis dans les formations des professions prescriptrices de contraception (généralistes, gynécologues, sages-femmes) sur la prise en charge des femmes en consultations. Un dispositif de recherche de type qualitatif est mobilisé (entretiens auprès de 31 professionnel·le·s de santé et observation de près de 100 consultations médicales, en structures publiques et privées en région toulousaine). Une première partie interroge le contenu des formations médicales. Quatre modalités d’apprentissage ont été identifiées : les cours (formation initiale), les stages, l’apprentissage par mimétisme, la formation en continu (à l’initiative individuelle des professionnel·le·s). Elles traduisent un « néant contraceptif » (Andro et Hamel 2010) et sexuel, caractérisé par une formation quantitativement et qualitativement insuffisante en la matière. De même, « l’éthique du soin » est davantage abordée par tâtonnement (Gelly 2006). Le contenu pédagogique est hétéronormé, centré sur l’obstétrique et légitime des mythes genrés (comme la virginité), ainsi que la féminisation de la responsabilité contraceptive.Une seconde partie expose les conséquences en consultations d’une formation détachée du vécu des femmes (Knibiehler 2016). Rarement abordée, la sexualité, l’est, le cas échéant, par la négative de la part des médecins (« Pas de gênes pendant les rapports ? »), qui se montrent peu outillé·e·s pour accueillir les récits des femmes (parfois en pleurs) dès lors qu’ils renvoient davantage aux « scripts sexuels » (Bozon et Giami 1999), qu’au domaine « para-sexuel » (Chaperon 2001). Faire l’impasse sur ces dimensions intimes (Clair 2016) traduit le malaise des médecins, renvoyé·e·s à leur propre sexualité (Roux, Ventola et Bajos 2017). Jouissant du statut d’expert·e·s de la contraception, les gynécologues déclarent moins souvent que les sages-femmes se former aux questions de sexualité et de contraception. Les praticien·ne·s qui font le choix de ces formations sont pourtant plus enclin·e·s à proposer des consultations dénuées de violences gynécologiques (Fonquerne 2021).

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