Grossesses en temps de biomédicalisation : les « emprunts » au corps de l’autre femme

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2017

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Vassiliki Simoglou et al., « Grossesses en temps de biomédicalisation : les « emprunts » au corps de l’autre femme », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.ivmc7b


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Le développement technoscientifique en matière médicale déplace les coordonnées de la maternité, prise entre normes, images et désir, en ces temps de biomédicalisation. Les auteures se proposent ici de présenter deux techniques singulières, ainsi que leurs implications psychiques, qui inscrivent la pratique du « don » au cœur du corps procréateur féminin. Celles-ci se révèlent questionner la possible assimilation des « produits » – ovocytes, utérus – ainsi mis en circulation entre plusieurs femmes, de même que l’ambiguïté et l’étrangèreté inhérentes à cette pratique au regard de la logique du désir inconscient. La fécondation in vitro par don d’ovocytes, étudiée dans le cadre d’une pratique clinique en France et en Grèce, nous permet de mettre en évidence l’artefact que constitue ce don voué à l’échec, puisqu’il ne traite pas l’infertilité mais propose un palliatif : il participe d’un semblant de grossesse à la limite des ressources psychiques des femmes. Tandis que l’expérimentation sur la transplantation d’utérus nous conduit à relever le caractère inédit, car temporaire, de cette nouvelle modalité de supplémentation du corps féminin, dévoilant un rapport particulier à l’imaginaire angoissant que condense la grossesse, cette figuration imaginaire possible de l’énigme du désir de l’Autre.

The techno-scientific developments within the medical field, shift the coordinates of motherhood, caught between norms, images and desire, in these times of biomedical-ization. The authors present here two unique techniques and their psychic implications that place the practice of the “gift” at the heart of the female reproductive process. These can prove to question the assimilation of “products” – oocytes, uterus – circulating between several women, as well as the ambiguity and uncanni-ness inherent to this practice, by reference to the logic of the unconscious desire. Egg donation in vitro fertilization, questioned from the standpoint of a dual clinical practice in France and Greece, enables us to highlight the artifact that constitutes this gift doomed to fail, since it does not resolve infertility issues but merely acts as a palliative: the gift takes part in a make-believe process that confronts women to the limit of their psychic ressources. Whereas experimentation on uterus transplantation leads us to underline the unprecedented, for it is temporary, nature of this novel mode of female body supplementation, revealing a specific relationship to the frightening fantasy that pregnancy condenses, as an imaginary figuration of the enigma of the Other’s desire.

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