2 juillet 2013
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Philippe Castagnetti, « Hagiographie liturgique et construction identitaire dans un néo-diocèse (XVIIIe-XIXe siècles). Le Proprium Sanctorum dans les bréviaires des diocèses français créés sous Louis XIV (La Rochelle, Alais, Blois) avant et après l’adoption de la liturgie romaine », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.ix4jm4
Justifiée par la prétention de l’Église de France, appuyée sur la monarchie, d’éradiquer le protestantisme, la création sous Louis XIV des trois diocèses de La Rochelle, Alais et Blois aboutit à la rédaction de bréviaires propres dont le sanctoral met en valeur une série de saints régionaux à des fins apologétiques. Les critères de sélection de ces saints et les schèmes littéraires décelables dans les fragments biographiques de l’office de matines témoignent d’une volonté d’entretenir un esprit de Contre-Réforme qui passe par le rappel de la mission sacrale du roi de France, la relance de l’effort de conversion des huguenots et l’exaltation du culte des reliques. L’hagiographie liturgique permet ainsi la constitution dans chaque clergé diocésain d’une mémoire religieuse officielle et favorise un processus d’idéalisation et de standardisation de la sainteté. Le passage des liturgies néo-gallicanes à la liturgie romaine vers le milieu du XIXe siècle, s’il s’accompagne d’une simplification du calendrier, ne remet pas en cause ce double phénomène et même accentue la dimension eschatologique de la liturgie.