2012
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Christian Emig, « Point de vue d’océanographe : peut-on parler de paysage sous-marin ? », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.iyp2jb
Le terme « paysage sous-marin », apparu au milieu du XIXe siècle, correspond pratiquement à un nomen nudum. Il a été mis à la mode depuis les années quatre-vingt-dix par une simple transposition du paysage terrestre au sous-marin. Il tend à devenir une formule d’appel touristico-commercial. Et pourtant, ce terme est un contresens à la définition du paysage : « Vue d’ensemble, qu’offre la nature, d’une étendue de pays, d’une région » donnée par Le Trésor de la langue française informatisé (2007). Il est aussi un contresens scientifique. Les sciences de la mer, appartenant à l’océanographie, soulignent toutes la spécificité du domaine marin par rapport au terrestre. L’usage de « paysage sous-marin » est lié à un processus de socialisation et de territorialisation de l’espace sous-marin de la part des géographes et des acteurs socio-économiques ; ces derniers affirment la vocation récréative et touristique de la zone sous-marine côtière, ce qui aggrave la vulnérabilité littorale et condamne cet environnement.