Écrits de Sourds ou écriture sourde ? État de la question

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29 octobre 2018

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Marie Perini, « Écrits de Sourds ou écriture sourde ? État de la question », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.izl05h


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La singularité de la situation d’acquisition de l’écrit chez les sourds, qu’ils soient locuteurs ou non de la langue des signes française (LSF), et la faiblesse des réponses pédagogiques apportées, conduisent une majorité d’entre eux à d’importantes difficultés avec l’écrit, à la fois en termes de niveau de littératie (Goldin-Meadow et Mayberry 2001) et de rapport entretenu avec la langue écrite (e.g Garcia et al. 2007). Mais l’analyse de leurs productions écrites révèle un aspect bien plus singulier encore : la forte ressemblance de ces écrits entre eux, aux niveaux discursif, mor- phosyntaxique et lexical (Charrow 1975, et pour le français Lacerte 1988, Daigle et al. 1998). Notre étude se fonde sur l’analyse d’un corpus de vingt textes de sourds de profils sociolin- guistiques variés, comparés à vingt textes d’entendants de français langue maternelle (FLM) ou seconde (FLS), confrontés à la même tâche de production d’un récit.Cette analyse réalisée à un niveau global (analyse discursive) et local (morphosyntaxe, lexique) a permis de dégager un ensemble de marqueurs, dont la densité est corrélée au profil éducationnel du scripteur sourd, et que l’on peut lier à une pluralité de facteurs explicatifs. Outre l’absence de contextualisation chez les plus faibles, s’expliquant par des méthodes éducatives n’ayant pas permis de comprendre les spécificités énonciatives de l’écrit, on relève des caractéristiques équiv- alentes à celles d’entendants apprenants du FLS (confirmant s’il le fallait que le français écrit est bien L2 pour les sourds), mais également des formes spécifiques au seul public sourd, qui semblent motivées par une logique visuelle (localisant avant localisé : Mur, je prends à la tableau ; importance du détail :avec un clou frappe marteau pour crochet).Nous conclurons sur l’importance de la connaissance et de la reconnaissance de ces caractéris- tiques, indices (a minima) de voies autres d’appropriation de l’écrit, dans la conception de dé- marches didactiques pour l’enseignement du français écrit aux sourds.Références bibliographiques :Charrow, V. R. (1975). A psycholinguistic analysis of ‘Deaf English’.Sign Language Studies,vol. 4, 7, p. 139-149.Daigle, D. & Dubuisson, C. (1998). " Que peut-on conclure des recherches portantsur l’écriture ? " In C. Dubuisson et D. Daigle (dir.), Lecture, écriture et surdité, Montréal, Les Editions logiques, 131-151.Garcia, B.,Braffort, A., Boutet, D. Dalle et P. (2007). " Sign Language (SL) in Graphical Form : Methodology, modellisation and representations for gestural communication ", Actes du IIe Congrès international ISGS (International Society for Gesture Studies) Corps en interaction, organisé par le laboratoire ICAR, Lyon, ENS, 15-18 juin 2005, p. 1-14.Goldin-Meadow, S. & Mayberry, R. I. (2001)." How do Profoundly Deaf Children Learn to Read ?"Learning Disabilities Research and Practice (Special issue : Emergent and early liter- acy : Current status and research directions), 16, 221-228.Lacerte, L. (1988)." La langue des signes québécoise (LSQ) et le français : difficultés à l’écrit chez la personne sourde. " mémoire de maîtrise, Montréal : Université de Québec à Montréal.

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